• L-Chapitre 11

     

     

    B-Chapitre 1

     CHAPITRE 11

     

     

    La mémoire se perd : mais l'écriture demeure.
    Proverbe oriental

     


    roman-INFINIMENT-chapitre 1
     roman-INFINIMENT-chapitre 1


     

     

     

    avril-septembre 2015 
     
    Je me suis confiée à ma mère un jour de blues et je n'ai depuis cessé de le regretter. Souvent je pleure car la pression est terrible. J'aime Samuel à la folie et je me rends compte qu'il n'y a pas d'issue. Tout est contre nous. Chaque jour je passe voir ma mère qui m'assaille de reproches, de mises en garde... j'en ai ras le bol... Maman, j'aurais tellement de choses à te dire que je ne sais par où commencer... Je suis maman aujourd'hui, comme toi tu l'as été et comme tu l'es toujours...Un jour tu m'as dit : je te souhaite une fille et d'en chier comme j'en chie... J'ai une fille aujourd'hui. Comme tu me la souhaitée. Elle est adorable et je l'aime de toutes mes forces. Même si elle m'en fait voir de toutes les couleurs...
     
    Maman tu m'as mis au monde tu m'as choyée, noyée sous des flots de tendresse protégée sur-protégée et pour finir étouffée...à trop vouloir me protéger tu n as même pas vu que le loup était dans la bergerie, sous tes yeux... Il m'a salie, souillée, quelque part brisée et tu n'as rien vu...
    Maman tu m'as offert une jolie chambre, des Noëls magiques, des gâteaux d'anniversaire, des jouets, des livres... Tout ce que je demandais je l'avais... Sauf : la liberté... le droit d'exister.. d avoir une jeunesse... des souvenirs... de faire des folies... de croquer la vie...
    Je n'ai jamais connu les sorties entre copines, les boums, les copines qui dorment à la maison, aller dormir chez ma meilleure amie, aller à une sortie de classe sans que tu sois là à me surveiller, les voyages scolaires, aller au ciné avec des copines, un copain... en boite de nuit... Tu m'y accompagnais à 23 ans car tu ne voulais pas que j'y aille avec une amie... Mon univers : c'était ma chambre, la maison, le jardin, les grands-parents...
    Maman quand je suis tombée amoureuse... Tu as tout de suite jugé qu'il n'était pas pour moi. Tu as passé ton temps à nous torturer en jouant en plus la persécutée... Je me rappelle chacune de nos disputes, chacune de tes paroles... Autant de coups de couteaux... il ne te plaisait pas mais moi j'étais amoureuse... Lui aussi... On était fous l'un de l'autre et tu as tout fait pour nous briser...Tu as réussi... Je ne voulais pas te perdre et je l'ai laissé partir... déchirée...
    Maman... j 'avais tout ce que je voulais ? oui tes paroles sont "tu n'as as été malheureuse, tu avais tout ce que tu voulais" oui maman mais ce que tu ne comprends pas c'est que l argent n'achète pas le bonheur... Et je ne rattraperai jamais ce que je n'ai pas vécu... Je ne retrouverai jamais ce que j'ai perdu...
    Tu as eu une jeunesse malheureuse, et tu as cru me donner ce que tu n'avais pas eu... J'ai pas trop compris. Tu étais privée de liberté et tu m'en as privée alors que tu en avais souffert... Matériellement tu n'avais rien et tu m'as tout donné je suis d'accord. Mais j'aurais préféré profiter de ma jeunesse et avoir moins de livres... moins de "matériel"
    Maman j'ai essayé de donner à ma fille ce que je n'ai pas eu... J ai essayé de ne pas lui crier dessus comme tu le faisais. Ca m'est quand même arrivé car parfois les bêtises sont de taille. j'ai essayé d'être son amie, d'être complice, de la gâter tout en lui laissant de la liberté... de parler plutôt que de gueuler... de discuter raisonner plutôt que de punir...
    J'ai une complicité formidable mais des disputes aussi... des crève-coeurs... J ai fait des erreurs... Pas les mêmes que toi... Je voulais offrir à ma fille ce que je n'ai pas eu... de la compréhension et un amour tout sauf étouffant... Je l'ai laissée aller chez une copine, inviter elle aussi ses amies, aller à des anniversaires, à des sorties de classe, à des voyages... Avoir des petits copains, tout ce qui m'a manqué...
    J'ai peut etre échoué... Sur certains points...
    Tu m'as d'ailleurs dit "c'est de ta faute si elle fait des conneries"
    je me suis jurée de faire une maximum pour la laisser choisir ses petits amis sans contrainte... Vivre ses histoires jusqu'au bout...
    J'espère que quand elle sera adulte elle me dira "maman j ai été heureuse j'ai eu de bons moments j'aime venir te voir j'aime revenir à la maison je t'aime" j'espère qu'elle ne se forcera pas pour passer des moments avec moi... qu'elle ne se sentira pas étouffée par l'amour que j'ai pour elle...  J'espère que venir me voir sera un besoin pour elle... Pas une corvée ni une obligation...
    Je ne veux pas qu'elle assume ma vieillesse mes vieux jours. J'ai vécu au jour le jour la vieillesse de ma gd-mère, sa déchéance physique, psychologique, j assumerai la tienne, c'est horrible d'imposer ça à ses enfants... je vis ton veuvage depuis que mon père est mort... Chaque jour que dieu fait depuis six ans déjà je vis tes larmes entends tes pleurs tes lamentations entend tes reproches... c est trop lourd. Je ne ferai pas ça à mes enfants... on n'a pas le droit...
    Pas le droit de gâcher la vie de nos enfants... On les met au monde pour les voir heureux pas pour qu'ils nous assument... Et c'est ce que tu fais avec moi... Je dois t'assumer...
    Tout cela explique peut être mon état psychologique d'aujourd'hui... ma situation... bancale... et quand tu me dis « Pierre bosse, il ne mérite pas ça » je sors de mes gongs... ah oui ? il bosse ... oui il ramène sa paye. J'en fais ce que je veux c'est vrai. Mais à part ça ? il fait quoi ? ça fait 20 ans qu'il passe tout son temps libre à bosser pour rien dans une ferme, à négliger ses enfants, sa femme, sa famille, sa maison. Je vis seule. J'assume « tout » SEULE.... Alors la morale ! il a ce qu'il mérite je ne culpabilise même pas. S'il restait son cul à la maison, s'il était un bon mari, un bon père, rien ne serait jamais arrivé... Depuis vingt ans maman je me plie à son autorité, à ses volontés, peu à peu mes rêves se sont éteints, telles les étoiles dans le ciel du matin. Mes espoirs de le voir changer, mes espoirs d'une vie passionnée, aujourd'hui je n'ai plus d'illusions. Je suis vide. Vide d'émotion. Je le regarde cliquer sur son ordi en regardant le programme tv qu'il a choisi... Je nous regarde assis chacun à un bout du canapé et je me dis que c'est triste à pleurer. Il n'y a plus d'amour, juste se supporter derrières des faux semblants, se cacher, souvent le laisser bouder toute une soirée pour une minuscule contrariété. Avaler maman, toujours avaler... voilà ma vie... les déceptions, les colères, les peurs, la rancœur. Alors culpabiliser à cause de Samuel ? ben non ! si j'avais un mari aimant je n'aurais pas levé les yeux sur lui, je ne me serais pas rapprochée de lui, Je n'ai aucun remord maman."
     
    Le printemps est là, le soleil brille de tous ses feux.  On est là, assis sur les rochers, au bord de la rivière. On est bien. Main dans la main, avec nos chiens, le temps passe trop vite quand on est ensemble. Je  regarde Samuel sauter de rochers en rochers, faire exprès de lancer des morceaux de bois dans le courant pour que son chien saute à l'eau...  et je me dis encore une fois que l'âge est là. Ses dix-huit printemps... mes quarante-huit balais... et les larmes montent, incontrôlables. J'ai beau essayer de ne pas penser, ces trente et un années seront toujours là... de plus en plus pesantes..; elles nous tueront... Je me dis qu'un jour, je serai là avec mon chien, mais seule. Le coeur plein de chagrin en repensant aux jours heureux... car ce jour Samuel sera loin...  
     
    Les crises de jalousie continuent. Samuel se fait des scénarios, il y croit même s'il  sait qu'ils sont faux. Il me parle d'autres amants qui n'existent que dans son imagination... Il pense que je joue un jeu, que je ne l'aime pas autant qu'il m'aime... et il se ferme, et on est malheureux.
    Cette jalousie m'étouffe et me fait mal. Ca me blesse tellement qu'il croit ça de moi.... Au beau milieu d'un calin l'entendre me demander si c'était bien ? avec l'autre ! mais quel autre ? il n'y a que lui et rien que lui... Cette jalousie maladive finira par m'éloigner de lui. Quand il voit mes larmes, mon désespoir, il semble me croire soudain. Quand je lui dis "je suis à toi, rien qu'à toi, je n'ai besoin de personne d'autre. C'est ton prénom dans ma tête qui résonne, c'est toi qui me fait rêver, c'est par toi que j'ai envie d'être aimée. Arrête de tout gâcher".

    Les journées se suivent. Pierre sait la plupart du temps que je suis avec Samuel mais à part une réflexion de temps en temps il ne dit rien. Il vit sa vie tranquille. Le boulot, la ferme, jamais là. On vit de plus en plus en parallèle lui et moi. La douleur de son absence, du manque de communication, je les ai comblés avec Samuel. S'il savait... il le tuerait... c'est plus facile d'être violent que de se poser les bonnes questions, comme par exemple pourquoi on en est arrivés là ? Pierre a brisé mes rêves, mes illusions, j'ai essayé tant de fois de m'accrocher, de le retenir près de moi, de partager des choses avec lui, la moto, le cheval... mais non... rien... pas envie de partager, pas envie d'échanger, de voyager, de s'amuser, un visage fermé... rien à dire... les enfants s'en accommodent ils disent "c'est papa" "il est comme ça" ils sont résignés mais moi j'y suis de moins en moins. J'ai le coeur trop plein de regrets et d'amertume, de déceptions... la vie qu'est ce que c'est con. Je n'imagine pas le quitter, le faire souffrir, mais moi ça fait vingt ans que j'espère qu'il va changer et devenir celui dont je rêvais... mon coeur se serre... ma raison se perd... mes remords s'enterrent.
     
    "Cela fait maintenant plus d'un an que l'on se voit, tu es pour moi cette étoile dans l'univers qui brille de milles feux, je ne voit qu'elle, il n'y a qu'elle, et j'espère qu'elle ne s'éteindra jamais ... Je n'ai pas la meilleure fusée, je ne l'ai jamais eue, mais je me suis lancé dans'un long voyage pour t'atteindre... je n'ai peut-être pas pris le meilleur chemin pour arriver jusqu'à toi ... Mais j'ai réussi,
    Ce que j'ai fait avec toi je ne l'ai jamais vécu avec une autre  : tu es ma fleur tu es mon sang, tu es la personne qui me fait vivre, Si tu as autant d'étoiles dans les yeux quand je te regarde c'est parce que tu étais sur le point de t'éteindre quand je t'ai ramenée du néant dans lequel tu étais. Maintenant ce n'est plus les autres qui brillent :  c'est toi !   tu me voulais : tu m'as ! rien qu à toi...et je pense à toi  chaque seconde.
    Tu veux vivre librement ta vie avec moi? Eh bien on l'aura crois moi cette vie. Je suis à toi et comme je t'ai dit il n'y a pas meilleure jardinière que toi pour faire fleurir des fleurs dans mon coeur <3"


    Nous aimerions-nous aussi fort, si tout était plus simple, plus facile. Nous aimerions-nous aussi fort si notre univers était calme, tranquille. Chaque après-midi j'attends Samuel, je guette son pas.  Il vient en vélo à présent. Il pédale à toute vitesse essayant de ne pas penser à ses peurs qui restent toujours présentes. J'ouvre la porte et je me jette dans ses bras.  Je me colle contre lui et je cherche ses lèvres avidement. Je respire sa peau.  Ma moitié est enfin là. Plus besoin de parler, juste ses bras autour de moi, le paradis pendant quelques heures. Mais le temps est compté, le temps s'emballe comme à chaque fois et il faut déjà se quitter... déchirés.
    On part à vélo certains après-midi, il prend sa canne à pêche et on va au bord de l'étang. On s'étend dans l'herbe et on parle... encore et encore...il n'y a jamais de temps mort... on sait toujours quoi se dire...
    "Tu sais Sandy, j'étais un jeune normal dumoins je le pensais. Et puis j'ai découvert que j'avais un penchant pour les pieds... féminins... et là tout a basculé... j'ai commencé à me poser plein de questions.... pourquoi j'étais comme ça... pourquoi j'étais pas comme les autres... En plus j'étais gros... on se moquait de moi... et ça suffisait pas mon penchant a été révélé à tout le monde. Et ça a été un raz de marée... tout le monde se moquait de moi... j'étais faible... Jai rencontré Lydie... elle ne m'aimait pas... elle m'a craché dessus insulté pendant toute la durée de notre relation... un an et demi... Elle a été jusqu'à m'accuser de viol.  Les gens ont commencé à me tourner le dos, à douter de moi, à me fuir comme la peste. Je ne pouvais plus marcher dans les couloirs du collège sans entendre "ah il aime les pieds et il a violé sa copine"... à 17 ans c 'est dur d'assumer ça...
    J'ai pensé trouvé ma stabilité dans l'agriculture pour au final découvrir que ce monde ne voulait pas de moi. On m'a frappé, on me parlait mal. Je suis devenu parano... j'ai peur de tout le monde...
    Et la femme que j'avais vu au collège m'a donné la main, elle m'a appris à remarcher comme à un accidenté de la route. Pas à pas, elle l'a fait pour moi. La réussite je la dois à cette femme, je lui dois tout. Elle a eu la patience... C'est la seule qui m'a soutenue quand tous les autres ont baissé les bras. Mille mercis ma puce... C'est à toi que je dois tout ça et je t'aime."
    "Je sais tout ça Samuel, je sais tout de ta vie. C'est vrai que je t'ai toujours fait confiance. Je t'ai toujours défendu. Ton penchant pour les pieds... combien de fois je t'ai dit de ne pas en faire une fixation. C'est du fétichisme mais après tout... c'est ta vie... t'as pas à avoir honte... faut l'accepter et vivre avec. Et n'importe quelle fille qui t'aimera verra ça comme un jeu, pas comme de la perversion... arrête de te crucifier pour ça... si tu avais pris ça à la plaisanterie au collège ils auraient pas insisté, ils se sont acharnés car ils ont vu que ça te blessait"
    Blottie dans les bras de Samuel au bord de l'eau, la tête sur ses jambes je suis bien. Je me  sens à ma place.  Dieu que je n'ai pas envie de Le perdre... La rentrée approche. il rentre au lycée en chaudronnerie... je ne peux m'empêcher de penser que qu'il va être entouré de jeunes filles, changer de vie. Passer d'une vie solitaire à une vie avec des jeunes de ton âge.  Au fond de moi je me dis que la vie va se charger de nous séparer...


    Les prises de tête continuent régulièrement avec pour cause la jalousie. Je trouve que ça s'aggrave même. Je dis à Samuel d'en parler à sa psy. Au début il étais jaloux de mon voisin qui me matait soi disant, après d'un de mes ex que je n'ai jamais revu... et à présent il commence à être  jaloux de Pierre. Il s'invente des films..; constamment.  "Si mon couple allait bien, toi et moi, on n'existerait pas. Quand on est heureux on ne regarde pas ailleurs. Mais je comprends que me partager avec lui te fait souffrir, c'est humain. Je suis désolée de te faire vivre ça." Souvent Samuel interprète mal ce que je lui dis. Il se vexe. J'ai le sentiment que tout ce que je fais ou dis n'est pas ce qu'il attend de moi.. et ça devient ingérable. On se dispute tous les jours. Pourtant je me bats pour lui, je sacrifie les miens pour lui. Je le soutiens, je lui écrit en continu... j'ai délaissé mes enfants, ma fille, tous les jours de l'été pour passer du temps avec lui... mais ça ne suffit pas. Ca ne suffit jamais... ça ne prouve pas que je l'aime...
    "Je suis fatiguée, fatiguée de tout ça. Tu m'aimes, tu es attentionné, calin,oui je reconnais toutes tes qualités, tu es adorable. Tu rends service. Tu fais tout ce que tu peux pour m'être agréable. Et toi comme moi, on ne peut pas faire plus. Après je me dis que j'en demande peut être trop à un jeune homme de dix huit printemps... je te rends malheureux c'est tout ce que je fais... Tu me dis qu'on s'éloigne alors qu'on se voit tous les jours et qu'on s'écrit non stop ? ça me semble tellement injuste."

    L'été touche à sa fin. La rentrée n'a jamais été aussi proche. Samuel passe le permis un peu après la rentrée. Jusque là ses parents feront les trajets car il refuse de prendre le bus. Il semble confiant, et je crois en lui. Il va passer son bac pro, avoir un métier. Les derniers après-midi passent entre ballades en vélo, baignades, télé... et calins...
    Etendue à ses côtés, je caresse son visage, j'en dessine les contours. Il est si parfait. Je regarde  sur mon téléphone nos photos que nos sourires illuminent. Tant de moments de bonheur, d'instants magiques. Tant de battements de coeur, de baisers enflammés, de caresses, de tendresse. Je pose ma tête sur sa poitrine et j'écoute les battements de son coeur. Je suis bien là. J'aimerais que le temps s'arrête. J'ai ma moitié, je me sens apaisée. Mon dieu comme je l'aime.

    Alicia rentre en Ecole privée d'Esthétique et Samuel  au lycée professionnel. Le matin de la rentrée Alicia prend le bus et je les texte tous les deux. Je le sens hyper nerveux. Mais il se prépare. Sa mauvaise humeur et son agressivité me laissent penser que ce n'est pas gagné. Et bingo... il ne descend pas de la voiture. Et il rentre chez lui, harcelé par sa mère, dans une fureur totale.
    Un nouveau chemin de croix commence. Il doit réussir à aller au lycee.
    Il m'explique qu'il a peur d'être bloqué là bas. Peur qu'on lui fasse du mal. Je soupire.  Ca me gave un peu c'est tellement ridicule. Après je sais que c'est pas de sa faute.
    Sam m'annonce avoir eu une idée :  emmener son vélo. Ca le sécuriserait car comme ça il pourrait rentrer s'il y a un problème. Sa mère refuse. Pendant quelques jours elle l'emmène et le ramène sans qu'il ne réussisse à prendre sur lui. Et puis excédée elle abandonne. Elle lui dit de se débrouiller qu'elle n'a pas que ça à faire. "Je vais y aller en vélo" me dis-il.  13 km à 7h le matin c'est de la folie, et pour rentrer le soir ? ... j'hallucine. Le lendemain je descends Lucas au lycée et je l'aperçois en vélo. Il pleut des cordes. Lucas ne t'apprécie pas donc je le dépose au lycée. J' appelle Samuel et lui donne rendez-vous sur un parking. J'y arrive avant lui. Je démonte le siège arrière de la voiture et quand il arrive, trempé,  on charge son vélo. Je l'emmène au lycée. Samuel se change dans la voiture. Il avait prévu des vêtements de rechange. Il me fait pitié.
    "Ecoute Sam on va sortir ton vélo du coffre, tu vas le prendre et aller le mettre sous le hangar à vélo. Après tu iras au bureau de la cpe t'expliquer et tu iras en cours. Je reste là. Jusqu'à ce que tu me dises que je peux y aller. ok ?"
    Il acquièce. Mais Samuel met une demi heure à se décider. Au final il sort de l'auto, le visage fermé et sort son vélo du coffre. Il s'éloigne. Je le texte non stop. Je l'encourage. Et miraculeusement je reçois "je suis en classe tu peux y aller"...Je suis super heureuse de cette victoire supplémentaire.
     
    De son côté Alicia rentre en école d'Esthétique, c'est son choix, sa vocation. Ca lui plait. Nous avons dépensé une fortune pour une école privée. Mais on est heureux de pouvoir lui offrir la formation qu'elle désire. Sa rentrée se passe bien apparemment. Elle semble enchantée. Je respire. Après une année sabbatique suite aux problèmes de harcèlement j'avais peur qu'elle ne fasse pas sa rentrée.
     
    Samuel prend le rythme du lycée et tout semble bien se passer. Il passe son permis fin septembre et le réussit du premier coup. Ses parents lui offrent leur vieille 205 et il est épanoui d'avoir SA voiture. "Sandy, chaque jour notre amour grandit,  Ma vie sans toi n'est pas possible. Peu importe ce qui peut arriver. Tu ne ruinera jamais ma vie, même si tu vieillis comme tu dis, ma vie c'est toi ... Et mon choix c'est de la faire près de toi ...  
    Jamais rien ne changera mes sentiments, dis toi bien ça. Même dans 10 ans ou dans 50 ans tu es ma femme ma reine et ca je l'emporterai en moi quand je rejoindrai les étoiles <3 DONC Ne t'en fais plus pour ton âge ou je ne sait quoi, peu importe, c'est toi que je veux pas le reste <3 Je vais tout faire pour te rendre fier de moi  au lycée.   Je t'aime infiniment <3"
     
    roman-INFINIMENT-chapitre 12

     


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