• Chapitre 9

    Chapitre 9

    20 ans après

     

     




    «Mieux vaut souffrir d'avoir aimé
    que de souffrir de n'avoir jamais aimé »






    23 mai - «Je te fais un gros bisou. Je pense à toi tendrement. Je suis triste ce soir, désolé. Mes faiblesses me rendent dur. Sois forte Nath. La vie n'est pas toujours un cadeau. Ce soir je déteste ta mère plus que tout. Elle a bousillé notre vie. Impossible de t'appeler. J'espère que tu as compris... Tu me manques terriblement Bonne nuit. Seb amer »

    « Je n'ose plus te proposer une rencontre... Je ne veux pas bousculer ta vie. si on se voit ce sera peut-être pire après... je n'ai pas beaucoup de temps... Je n'ai rien oublié de ce qu'on a vécu tous les deux. Mais je t'en prie chasse les côtés "noirs" et pense aux bons moments qu'on a eu. Quand tu me jouais de la musique, rien que pour moi dans ta chambre, ou bien le CharmHotel. J'ai le souvenir d'un soir où il pleuvait... ça résonnait sur le toit, on était sous la couette... c'est un super souvenir pour moi... bisous... »

    « Bisous d'amour... je t'envoie plein de tendresse... bonne nuit... »

    24 mai -
    « Devant moi l'écran... le clavier
    ... et ton message triste d'hier soir que je relis
    J'aimerais trouver les mots clés
    Pour soulager ta peine, chasser tes soucis
    Mais... quoi dire ? je sais
    Je comprends... je ne peux que partager
    Avec toi ce manque, cette douleur
    Qui jusqu'à la fin dans nos cœurs
    Sourdement nous torturera
    une absence cruelle
    un long tunnel
    c'est une caresse fantôme dans la nuit
    des rêves bleus qui nous réveillent
    la gorge nouée
    c'est cette musique toujours à fond
    que j'écoute encore et encore
    ce putain de slow qui explose mes tympans
    ce sont tes doigts sur le piano
    qui jouent cette mélodie pour moi
    et je roule vers toi
    j'imagine qu'au bout de la route tu seras là
    mais hélas ce n'est pas encore pour cette fois. »

    28 mai– « Salut Gamine je suis rentré hier soir a 23h00.Week-end bien chargé.Je serais ok pour le 2 Juin vers 15h00. Je garde le secret. On se retrouve sur un parking ce sera le plus simple et le plus discret. On verra bien après où on va ? Surtout pas d'imprudence. Si on va se balader on laissera ta voiture sur place et on partira avec la mienne. Gros Bisous. Seb

    30 mai– «On va se voir samedi Nath, se parler peut-être sans lendemain je ne sais pas. Ce qui est important c'est que l'on se soit réconciliés avec nous-mêmes. T'en fais pas trop, y'en a qui ont des vies de merde sur terre pire que nos vies. Tu sais Lyne est une femme bien , comme tous les couples y'a des hauts et des bas, elle a récupéré à l'époque un blessé, ma vie aurait pu être pire...Tiens le coup jusqu'à samedi Je te fais plein de gros bisous. Seb

    31 mai - « Je n'ai pas beaucoup de romantisme dans ma vie, tu le sais, pas besoin de te faire de dessin. Mais se retrouver vingt ans après... tous les deux... rien que toi et moi... si ça c'est pas romantique ?????? Bien sûr qu'il y a toujours une appréhension... le regard de l'autre ! c'est pas rien. Bien sûr que j'aimerais te plaire au moins autant qu'avant ! La peur d'être vus bien sûr que j'y pense mais il ne faut pas trop analyser. On a la possibilité de se voir, il faut la saisir, la vie ne nous laisse pas tant d'occasions... pourquoi nous verrait-on ? Profiter du temps qui nous est donné sans se poser de questions, sans culpabiliser... sans penser à après... Gros bisous plein de tendresse... le compte à rebours est commencé...


    « Nathalie, la vie est bizarre , il y a 20 ans le plus fou c'était moi. Je t'aurais embarquée à l'autre bout du monde. Toi : c'était le coeur a ses raisons que .... Et là : personne ne peut te retenir. Eh bien je me dis que la gamine que j'ai connu a 20 ans de plus. Elle est plus téméraire et d'un côté ça me réjouit de voir que tu as de l'assurance. Plein de gros bisous –Seb »

    Et le jour tant attendu est arrivé. Tout était organisé à la minute près. Un alibi en béton, les enfants en sécurité. Je suis montée dans la voiture. La radio s'est allumée, j'ai monté le son et j'ai démarré sans regarder en arrière. Mon cœur battait, j'étais dans un état second. J'avais un quart d'heure d'avance quand je me suis garé sur le petit parking discret où l'on s'était donné rendez-vous. Quand tu t'es rangé à côté de moi, on s'est regardé, le sourire aux lèvres. Tu es tout de suite descendu de voiture, tu as ouvert ma portière, tu m'as prise dans tes bras. Je revis ces émotions comme si c'était hier. Et puis on est vite parti se mettre à l'abri des regards indiscrets. On a pris la route, ta main sur mon genou, ma tête sur ton épaule, comme par le passé. Et puis on s'est trouvé un coin tranquille. Ce fut un super après-midi. Le soleil était au rendez vous. On s'est promené, on a parlé, on a ri, pleuré. On s'est donné beaucoup de tendresse, de câlins... mais inévitablement, ça a passé vite, beaucoup trop vite. »

    2 juin – « Sébastien, petit message pour te dire que c'était merveilleux d'être dans tes bras... c'est comme si j'avais retrouvé ma moitié... ce sera sans doute difficile d'avancer... mais je ne regrette pas. Bien sûr j'espère qu'il y aura d'autres fois... ça dépend de toi et de tes possibilités... ce ne sera pas facile mais je crois en toi ! Je sens encore tes lèvres sur mes lèvres et tes mains me caresser... c'est magique... je t'embrasse encore et encore... bisous... bisous... et merci pour ta tendresse... J'espère que ton retour s'est passé sans soucis. Nath »

    « Je suis bien rentré et je pense au fond de mon coeur qu'il va se passer quelque chose et que l'on va faire enfin notre vie ensemble. On s'aime trop pour accepter cette situation. On ne peut pas continuer nos vies comme ça mais peut être que je me trompe et que le désir et la passion me font dérailler... Je t'aime plus que jamais. Seb qui veut t'aimer, qui t'aime à en crever et qui n'accepte pas que nous ne soyons pas un couple d'Amour. J'ai besoin de toi pour continuer ma route , notre route et notre destinée sont liés par l'Amour que l'on a l'un pour l'autre, arrêtons de nous voiler la face , nous ne faisons qu'un et tu le sais autant que moi. Je n'accepte pas la raison , la résiliation du bonheur . Je les emmerde tous et qu'on nous laisse vivre notre Amour et notre bonheur. Sache que je suis prêt à tout remettre en cause pour t'avoir dans mes bras, ne plus être séparé de toi. Je ne veux pas payer pour passer une nuit avec toi, je veux payer de ma personne pour être avec toi à jamais et partager l'Amour que j'ai pour toi dans le même lit , le même toit, tant pis pour la foutu moralité je dis merde à Dieu et à tout le reste. Ca fait 20 ans que je crève d'Amour pour toi j'ai pas envie de finir ma vie en crevant encore 20 ans. Faisons tout péter et soyons une fois égoïstes par amour. Je t'aime ma Puce. J'en pleure de rage. Seb. »

    3 juin – 9h19 – « L'amour rend fou : hier soir je pétais les plombs. Seb»

    11h05 –« Le quotidien est là avec sa réalité. Cela doit être aussi dur pour toi que pour moi. Je ne suis pas bien dans ma tête. Diva coule dans mes veines. Je pense à toi trop fort. Je t'embrasse , j'ai envie que tu m'embrasses, je ne suis pas raisonnable. Je n'arrive pas à me contenter de 3 heures . J'en veux plus, désolé de te perturber . Je vais essayer de me calmer. C'est difficile tu le sais. Tendrement. Seb »

    12h14- « Bonne Fête des Mamans ma puce Bisous, Seb amant»


    15h41 – « Salut Seb,c'est aujourd'hui que je pète les plombs... chacun son tour... j'ai tiré "une gueule d'enfer » aujourd'hui 'Qu'est-ce que t'as ? Ca va pas ? tu n'es pas bien aujourd'hui ? " j'avais envie de leur dire vous me faites chier, foutez moi la paix... j'ai pas dit un mot. J'ai dit que j'étais pas bien, fatiguée... mais j'étais avec toi... J'ai lu tes messages... ça me déchire le coeur... j'espère que ça va pour toi aujourd'hui... essaie de trouver une solution pour qu'on se revoie... t'as changé de patron tu peux peut-être de temps en temps partir pour x raisons une journée... j'en ai autant besoin que toi... Quel enfer ! bisous... Nath»

    16h21 – «Ma puce, tout ce que je peux te dire c'est que je t'aime et que c'est infernal. Je sens ton parfum, ta main dans le creux de mes reins, j'ai ton visage en face de moi à en devenir fou. Je veux que l'on soit ensemble , j'en suis sur, je te désire plus que tout, tu es l'Amour de ma vie. Bisous de tendresse, Seb»


    16h20– « ...ce fut une dure journée à repenser à hier... C'était bon d'être tous les deux... et aujourd'hui c'était le dur retour à la réalité... Tu as bien vu que je ressens les mêmes sentiments. Quand tu m'embrasses ou que tu poses tes mains sur moi je perds le nord, je ne sais plus où j'en suis. Je veux des moments d'amour et de tendresse avec toi... je veux me sentir aimée, désirée, me sentir femme dans tes bras... mais pour le moment des après-midi volés, cachés, un jardin secret rien qu'à nous deux, c'est tout ce que je peux t'offrir. » C'est dur car il faut gérer deux vies : la vie de famille de tous les jours et notre vie à nous deux. » Difficile de se voir ? J'en suis consciente.
    C'est sur qu'on aurait certainement eu une vie de couple agréable. Mais tu sais d'avoir toujours été séparés on en est certainement arrivé à idéaliser "l'autre". Et je peux te dire que j'ai un sale caractère de fille unique. Je suis dépensière, je repasse très mal ! j'ai horreur de faire le ménage. Je le fais mais il ne faut pas me demander que tout étincelle !!! Bref ! Et côté intime, à force de me contenir, de me retenir, je n'arrive plus à me lâcher, à me laisser aller... parfois je me fais horreur, je me trouve froide... c'est vrai ce que je t'ai dit : "je t'aime" ça a du mal de sortir de ma bouche... et puis de vivre avec quelqu'un de renfermé, qui parle peu on devient un peu pareil... ça déteint... j'ai passé deux heures au soleil à lire. Le soleil c'est une thérapie pour moi. Encore faut-il qu'il brille. C'est vrai que je lis pas mal. et je passe pas mal de temps sur internet... je me rends compte que je suis solitaire. Les enfants jouent de leur côté, et moi je m'occupe. Là tu vois ils sont déchaînés, ils font les fous et je vais aller les mettre au lit car la patience a ses limites !!! Je vais aller me coucher . Je suis éreintée et demain debout 5h30. Je vais fermer les yeux et... tu devines ? j'aimerais bien passer du rêve à la réalité... bien que les rêves des fois sont bluffants !!! A bientôt, ta Pupuce qui t'aime très fort...

    21h29 -«Ne cherche pas à me dire que tu n'es pas une fille bien je t'aime comme tu es et pour moi tu es bien. On va essayer de se revoir. A demainBisous, Seb, JE T'AIME. »

    4 juin – « La puce, réveil douloureux. Je vais essayer de t'appeler à 13h00 Dis moi si c'est possible. Bon courage. Je suis malade de toi , le toubib peut rien faire. Il faut que je te parle. Tendrement, Seb »

    « Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, ce que le destin nous réserve alors je t'en prie arrête de te torturer, de toutes façons ça ne sert à rien. Si on doit finir notre vie ensemble, ça arrivera. Pour l'instant nous n'avons que la possibilité de partager quelques heures ensemble... il faut en profiter un max quand on en a l'occasion et être patients... je suis trop déchirée de te sentir désespéré comme tout à l'heure, stp essaie de gérer... je t'aime. Gros bisous. Peut-être à tout à l'heure. Nath »

    20h06 – « Désolé mais je n'ai pu contenir mon chagrin d'Amour. Je suis comme toi hyper stressé. Je me ronge de l'intérieur et c'est pire. Ce matin je me disais « c'est pas possible il vaut mieux arrêter que de rechuter mais je ne le veux pas ,je ne le peux pas car quelque chose me dépasse qui est aussi bon que ton odeur et ton parfum et aussi déchirant qu'une blessure. Ce que je sais c'est qu'une force incontrôlable m'attire vers toi et je ne peux lutter , pas par faiblesse mais par Amour. Tu as un pouvoir sur moi comme j'en ai un sur toi , cette fusion que l'on a l'un envers l'autre est complètement folle , irrationnel au possible -Je te promets de me calmer mais nos retrouvailles sont terribles et tellement bonnes.
    J'étais fou samedi de t'avoir à mes côtés, ta tête sur mon épaule en roulant. J'adore quand tu me dis des mots d'amour , quand tu me désires. J'aime ta peau elle est douce et sucrée, ton visage me fait craquer, j'adore t'embrasser langoureusement. J'aime caresser tout ton corps ,mettre ma main sur ta poitrine, passer mes mains sur toi, t'envelopper dans mes bras. Ta douceur avec moi me fait fondre de bonheur, j'aime plus que tout tes yeux bleus, tes lèvres qui me font craquer. C'est sur que je veux qu'on se revoie même sous le régime de la "culpabilité". Est on coupable de s'aimer ? Je les emmerde tous et je m'en fou.
    Je sais que je t'aime ,que je veux continuer à t'aimer, que je suis aveugle de lucidité mais quel beau couple on fait , on est vraiment beau tous les deux. Si nous étions ensemble c'est sur il y aurait le quotidien à gérer ,le boulot ,le stress, les enfants ,la famille, mais ensemble on serait fort, j'en suis sur, car on a tellement souffert chacun de notre côté que nous fixerions les règles. Nous serions les maîtres du jeu tu crois pas ? Qu'en penses-tu?
    Tu vas peut-être me trouver complètement barje, à côté de mes pompes je sais pas mais je t'ai trouvé si belle et si triste que je voudrais pouvoir tout arranger. J'aimerais te couvrir de bonheur, celui que tu as toujours rêvé d'avoir et faire péter ce carcan qui t'empêche d'être heureuse. J'aimerais que tu te sentes bien dans ton corps, dans ta peau, et je te le prouverais par le désir que j'ai pour toi. Tu sais je t'ai trouvé terriblement belle et sexy ce samedi et je souffre de ne pas pouvoir profiter de toi. Je te le dis et redis Nathalie, j'aimerais tellement que tu sois ma moitié , mon épouse, ,la mère de mes enfants, j'aimerais vraiment arrêter de saigner et aimer le femme que j'aime depuis tant d'années au grand jour. Je ne sais pas si je suis fou à lier ou égoïste de passion mais je sais que jusqu'à mon dernier souffle c'est toi que j'appellerai toujours . Ca fait si longtemps que je le fais que je ne me rends même plus compte de ma folie.
    Bisous d'Amour ma puce, vivre sans toi m'est insupportable. Nathalie, je me répète mais moi je te trouve belle tu es celle qui m'a fait craquer il y a 23 ans et qui continue à me faire craquer. Je suis conscient de tout ce qu'il y a autour. Mais dis toi quand tu te regardes dans la glace qu'il y en a un sur terre qui te trouve super a croquer.
    Je te couvre de baisers d'Amour et de tendresse Seb qui t'aime. »

    On vient de se retrouver et j'ai l'impression que je fais un chemin de croix de ta vie... j'ai mauvaise conscience... je n'aime pas faire souffrir tu le sais. Je voudrais pouvoir te dire ce que mon coeur souhaite te dire... mais la raison m'en empêche... alors s'il te plait... aimons nous mais pas dans la souffrance... je t'aime... je t'attends tu le sais.. je t'envoie un million de bizous... Nath

    21h06 « Je bois tes paroles, je ne peux pas croire que tu sois fou de moi à ce point. Je m'en veux de te faire souffrir. Je suis mal parce que je ne vois pas d'issue pour le moment... tu le sais et il faut que tu en sois vraiment conscient avant de continuer sur cette voie... Je ne veux pas être un mal qui te ronge Sébastien, je veux que notre relation soit un rayon de soleil dans nos vies... même si ce soleil ne peut pas briller souvent de tous ses feux... mais au moins de temps en temps... sinon c'est pas la peine... Je veux vibrer sous tes caresses, sentir que je peux être désirable... belle... c'est sûr tes paroles, tes attitudes, ça me fait craquer mais les chaînes que j'ai aujourd'hui sont largement aussi solides qu'il y a vingt ans... mais comme je te l'ai déjà dit, on ne sait pas de quoi demain sera fait...

    21h24 -« Et si je plaquais ma vie pour faire moine ou ermite, j'aurais le temps de méditer. La connerie de ce bas monde est un sujet intarissable.

    5 juin – 6h33 -«Nathalie, tu as du mal a croire que je suis fou de toi à ce point. Mais Nathalie je t'ai résumé le quart des sentiments que j'ai pour toi. Tu peux maintenant comprendre dans quel état j'étais il y a 20 ans. Je ne vais pas me plaindre sans arrêt mais je m'y retrouve de nouveau. La seule différence c'est que j'assure mieux ma vie maintenant. Mais la douleur est toujours la même. La maladie d'Amour est un mal incurable. Tu te caches derrière la solidité de tes chaînes mais ta douleur est identique et ne me fais pas croire que tu es moins malheureuse que moi. Je ne te dis pas ça pour te mettre une pression et ça doit te rendre encore plus folle de savoir que je serais prêt à tout pour toi. Finalement tu me connais mieux que je ne le pensais.
    C'est sur que je détruirais une personne et que ce serait dur à vivre mais je me répète encore « je n'admets pas et n'admettrai jamais que des tiers nous aient séparés » Il est inadmissible que l'on ne soit pas ensemble vu l'amour que nous avons l'un pour l'autre. C'est vrai que tu étais jeune mais si on ne t'avait pas briser psychologiquement tu serais venue me rechercher. Ta mère t'a une mis une telle pression de culpabilité que tu as préféré gâcher ta vie et tu nous a sacrifié par peur de la mégère égoïste.
    Tu sais ma puce à force de ne vouloir faire de mal a personne on en fait quand même à tout le monde et en premier à soi.
    Ecoute ma puce je ne sais pas bien où j'en suis et si j'ai des silences c'est pas pour t'embêter car il m'est très difficile d'accepter que l'on ait pas droit au bonheur ensemble. Je te promet de faire des efforts bien que j'en ai marre d'aller contre ma nature. J'ai pas envie de silence, tu es comme une drogue et je me dis que tu exerces un sacré pouvoir de séduction sur moi et que c'est ton plus gros défaut parmi tous les autres que tu as bien sur????? Je t'embrasse très fort et te souhaite bon courage pour ta journée. Ton Seb quinqua dégénère (pas terrible le jeu de mots!!) .

    18h16 - « Nathalie, j'ai deux passions dans ma vie toi et la moto. Dans mes veines coule un parfum enivrant. Ton parfum Diva qui met mes sens en émoi et de l'essence sans plomb pour rouler à fond, les 2 réunis font un cocktail explosif. Tu n'a jamais eu le droit de venir derrière moi en moto ; Tu m'as connu faisant du rallye en voiture si seulement on avait pu faire de la moto. Je t'aurais fait connaître le grand frisson dans les virages. En moto rouler vite sur des lignes droites tout le monde peut le faire mais des courbes à grande vitesse en penchant je peux te dire que c'est jouissif. Tu vois je reste un sale gamin moi aussi qui se croit toujours jeune mais dans ma tête je le suis encore malgré le chagrin d'amour. En moto on a une sensation de liberté, de puissance, on flirte avec le risque, il suffit de connaître ses limites mais j'arrête de te saouler avec ça car tu n'es pas derrière moi et j'arrête là mes fantasmes- Pleins de gros bisous la Puce-Seb »

    6 juin – Nathalie j'ai bien reçu la photo. Je suis retourné de te revoir sur cette photo. Avec le pull bleu en plus. Tu te rappelles on avait aussi deux montres Swatch bleues à l'époque. Dans ma mémoire c'est l'image de toi que j'avais comme sur cette photo. On peut brûler des photos mais la mémoire ce n'est pas possible. J'aimerais moi aussi t'avoir à mes côtés , je te faire un gros câlin.
    Tu as conçu deux beaux enfants la puce -Normal la maman est belle-Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie mais je t'assure après 3 ans de chagrin a Annecy j'étais seul sur mon canapé. Je me suis dis « je ne veux plus d'enfants car cette fois elle ne reviendra plus, elle m'a oublié. Elle est jeune, elle n'a plus rien à faire de moi. Je n'ai pas eu envie d'en avoir avec quelqu'un d'autre. C'est terrible mais c'est comme ça. J'essaie d'être réaliste et adulte. Je me pose la question : qu'est ce qui est le plus important. On se revoit de temps en temps, on s'en contente. On accepte notre souffrance. On essaie de se voir une fois par trimestre ce sera la "fraise "sur le gâteau? Est ce que l'expression te plait? C'est très difficile à dire. Je me rends compte qu'on pète tous les deux les plombs à cause de cet Amour que l'on a l'un pour l'autre. C'est sur, il y a la vie , le travail etc mais j'ai quelque part l'impression qu'on commence un peu à s'en foutre entre guillemets, dis moi si je me trompe?
    C'est sur on va pas faire une connerie du jour au lendemain mais je ne suis pas sur que la raison est là à 100 pour 100. Je t aime Nath. Je n'ai même pas la volonté de résister, de me dire que ce n'est pas raisonnable. J'en n'ai rien à foutre et je reste sur mon nuage. Je fais des rêves sensuels et torrides. Je suis moi aussi un sale gamin. » bisous ma Puce je pense à toi du matin au soir. C'est pas sympa pour ma compagne mais je n'y peux rien. Je l'ai déjà fait souffrir à cause de nous, avant que tu me retrouves. Car un jour elle m'avait dit 'je vais aller la trouver ta Nathalie pour qu'elle te soigne???' J'avais vraiment du lui faire beaucoup de mal et bien l'énerver ce jour là. Je t'ai connu bien avant elle et elle sait depuis qu'elle m'a rencontré que je t'ai dans la peau, qu'aucune autre n'a jamais pu te remplacer. C'est terrible ce que je dis , c'est terrifiant d'injustice mais c'est la vérité qui tue. J'ai demandé à Lyne son programme de travail du soir pour le mois de juin. Elle m'a demandé pourquoi je voulais savoir! Elle a trouvé bizarre mais c'est pas grave. Je t'appelle demain si je peux pour voir avec toi. Tu sais bien que si je pouvais je monterais toute les semaines mais c'est pas possible. Bisous. Seb »

    7 juin- 6h de route,  je vais en plus être inquiète tout ce temps en me disant "pourvu qu'il ne lui arrive rien !"... mais je sais bien qu'au fond tu as autant envie que moi qu'on soit réunis... si c'est pas ce mois-ci, ce sera le suivant... ou le suivant... plus on attend... plus on appréciera de se retrouver !!!! Gros bisous... »

    « Je t'aime et te couvre de bisous d'Amour »

    8 juin – Je ne sais pas en ce qui te concerne mais il y a des fois où j'arrive pas à me dominer et je suis exécrable ! Hier soir je n'ai pas desserré les dents. Pierre ne comprend pas. Pourtant tant de fois je lui ai fait un dessin. J'ai même eu droit à un petit air triste d'incompris, ( pourquoi tu fais une tête comme ça, remue toi, j'aime pas quand t'es comme ça "tu ne m'aimes plus ?" le pied quoi ! et moi j'avais envie de gueuler mais j'ai rien dit. Tant de fois je lui ai expliqué que j'avais envie de vivre à présent, que je voulais profiter de la vie... un peu de fun... et rien ne change... aucun effort... "on ne change pas un homme" et là je peux dire que c'est une vérité vraie. On ne change pas un homme ! A part ça, tout va bien... un peu sur les nerfs ce matin... gros bisous quand même... ta puce...

    « La Puce-Je vois que c'est pas le top-Je comprends mieux pourquoi tu me mets la pression-Je n'ai pu t'appeler car Lyne n'a pas travaillé aujourd'hui. C'est pas facile a vivre tout ça pour toi et je comprend ton désespoir. Je ne sais que te dire de ta situation et quelque part elle me fait peur également. Je t'ai connu avec des chaînes et tu en d'autres aussi terribles. Ton mari n'est pas très rassurant. Quelle réaction pourrait-il avoir s'il nous découvrait. Je peux craindre le pire. Un homme peu expressif et blessé peut aller vers une terrifiante situation . Ma femme est accrochée à moi comme toi tu l'es avec moi et elle souffre de me sentir très loin d'elle. Et au milieu de tout ça il y a nous deux et notre amour blessé. J'aurais envie de prendre du recul mais je n'y arrive pas. On a besoin l'un de l'autre et on ne peux pas partager grand chose. En tout cas je sais et toi aussi tu en es consciente que je ne pourrai jamais vivre dans un environnement à ce point étouffant. »
    Je fais des rêves très chauds avec toi mais ne peut les assouvir. Je voudrais qu'on s'éclate mais pas en virtuel. Je n'ai pas réussi ma vie amoureuse comme je le souhaitais avec toi mais ma situation n'est pas ce que tu vis. Mille bisous de tendresse. Accroche toi Nathalie. Je suis là. Seb."

    9 juin –« Nath, 4 heures et je ne dors pas car une jeune et jolie femme me perturbe. Son parfum est là, ses mains me caressent, je sens ses baisers, elle me dit des choses sensuelles qui me font décoller mais je délire dans mes pensées. Tendrement, Seb »

    « Bonjour ! Réveillée depuis 7 heures. Je suis restée seule dans mon lit... à penser à toi, à fantasmer comme toi... je n'ai pas bouger car si je me lève, toute ma petite troupe arrive et j'avais besoin d'un peu de calme»
    Je me suis levée, habillée et j'ai regardé mes messages... tu es bien conscient de la situation... c'est tout ce que je peux te dire... je n'ai envie de te dire qu'une chose ce matin : je t'aime et j'ai besoin de toi... besoin de ta tendresse, de tes caresses... si tu étais là on ferait l'amour tout le matin, toute la journée... toute la nuit... c'est comme une soif qu'on ne peut apaiser... J'aurais besoin que tu me serres fort dans tes bras... que tu me parles encore encore et encore... mais tu n'es pas là et trois heures de route nous séparent... et je n'arrive pas encore à gérer... mais ça va venir...
    Mon mari sent que j'ai quelque chose qui va pas mais ça en reste là... le silence est le remède de tous les maux... encore une situation à la con ! »
    Je pense que Lyne est là et qu'elle s'occupe de toi avec amour. Il ne faut pas la rejeter. Tu sais, elle n'est pas responsable de ce qui nous arrive. Ca me fait mal pour Pierre car ça fait deux ou trois jours que je suis invivable. Voilà... la situation tout au matin... je vais aller déjeuner... Je laisse l'ordi marcher... car je vais venir guetter de temps en temps si tu as répondu... je t'envoie mille baisers passionnés... un million de baisers ??? un milliard... autant que d'étoiles dans le ciel un soir d'été... on les regardait dans le temps tu te rappelles ? Même si l'on ne doit rester que deux amants... je n'ai pas envie que ça s'arrête... si on ne peut s'offrir que quelques heures de partage.... je veux les vivre tu comprends ? intensément... sans remords ni regrets ni culpabilité... » Il faut être conscient que j'ai ma vie, mes habitudes... tu as les tiennes... et ici, même avec moi, je pense que ton amour ne résisterait pas... il étoufferait... pourtant des fois je nous imagine... nous lever le matin... déjeuner sur la terrasse.... écouter les oiseaux, les grenouilles dans le bassin... c'est magique le matin tu sais... avec nos tartines de fraises... !!!! bref ! je disjoncte ! au boulot !
    il faut que je me remette les idées en place. je vais déjeuner avec les gamins et... te chasser de mes pensées... sans grand succès c'est sûr !!! une tonne de bisous pour toi.... et un océan de tendresse... Apparemment tu n'es pas dans le coin... ça ne fait rien. J'éteins l'ordi, je vais bouquiner un peu au soleil... recharger les batteries... elles sont bien à plat... j'ai craqué ce matin. Plusieurs fois tu m'as dit avoir fait des crises d'angoisse, c'était trop lourd à porter... eh bien désolée, ce matin c'est ce qui m'est arrivé... je me suis effondrée. Ce qui est plus grave : devant maman. Elle était atterrée... mais qu'est-ce qui ne va pas ? je n'ose plus rien te demander, tu m'envoie paître dès que je te dis quelque chose... je m'efface" Je lui ai dit que je ne supportais plus Pierre, sa personnalité, son train train. Que j'en avais marre de ma vie de petit vieux... que je n'avais que 40 ans et que j'avais envie d'autre chose... "parle lui, dis-lui, menace le" m'a-t-elle dit "met le au pied du mur" mais on ne change pas un homme... bref... la question ultime fut "tu as quelqu'un ?" que voulais-tu que je réponde : "oui j'ai retrouvé mon premier amour et mon coeur me dit... mais la morale veut que..." je me suis calmée t'en fais pas. Mais c'est dur... je sais que tu me comprends... mais ce qui me rend folle c'est que je me rends compte qu'entre toi et moi, c'est le feu, la passion... mais je ne peux pas t'imposer mon mode de vie... m'aimerais-tu assez pour... mais je ne veux pas le savoir... je t'embrasse... de tout mon coeur... ta puce qui t'aime... Nath»

    « Suis pas libre, suis pas seul, je pense à toi. Tu ne peux pas continuer comme ça. C'est pas simple . Je t'appelle lundi. Bisous Seb. »
     

    Chapitre 9

     


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  • Chapitre 8

     CHAPITRE 8

     
    Déchirements

     




    Si j'avais à écrire un livre de morale
    il aurait 100 pages et 99 pages seraient blanches.
    Sur la dernière j'écrirais :
    je ne connais qu'un seul devoir
    et c'est celui d'aimer.


    Albert Camus





    1er Mai 2007 – « Bonjour ma puce, comment vas-tu, je pense à toi, à ta vie ,à nous deux. A part penser aux autres qu'est ce qu'on sait faire ? Tu es toujours enfermée, c'est ce qui me fait le plus mal au cœur. Tu joues un rôle qui t'étouffe mais bon Dieu Nathalie pourquoi n'as-tu jamais osé me rejoindre alors que 20 ans après tu serais prête à vivre dangereusement. Cette question sans réponse me « martelle » la tête.
    Par contre tu n'as aucun regrets à avoir parce que tu m'as écrit ce mail à mon boulot. Si j'ai pu m'épanouir professionnellement, ma vie sentimentale ne me convient pas non plus. Je me pose la question « dois-je vivre une double vie avec les risques que cela comprend ? » Quand on se fréquentait, il y avait toujours « une bonne âme » pour dénoncer nos rendez-vous secrets, ce n'est guère rassurant !
    Mais après tout, la vie banale nous emmerde toi et moi ou je me trompe ? Doit-on se revoir assez vite, mettre tout à plat , être surs de nous et se dire 'y'en a marre maintenant on pense à nous cela fait trop longtemps que ça dure'. J'y pense ! pas simple mais j'y pense ! Le bonheur n'a pas de prix mais il y aura un prix à payer . Je ne parle pas d'argent tu m'as compris. Tu vois c'est moi qui allume le feu ce matin , c'est comme ça il ne faut pas chercher à comprendre. Je t'embrasse de toute mon affection. Je ne t'écris pas pour te perturber. J'ai juste envie que l'on parle de nous ,de nous simplement, pas des autres, nous n'avons pas été assez égoïstes toi et moi, pas assez.
    Par contre on a été bien trop cons ; ça c'est sur. On aurait du se tirer aux Seychelles sans rien dire à personne et rentrer en les mettant tous devant le fait accompli. Leur dire -ON S'AIME ET ON VOUS DIS MERDE ET SI CA VOUS PLAIT PAS ON VOUS EN REMET UNE COUCHE JUSQU'A CE QUE VOUS ARRETIEZ DE NOUS FAIRE C ...- Un million de bisous de Seb qui te protège comme il peut »

    « C'est vrai qu'on s'est bien parlé hier. C'est vrai que j'ai envie de te revoir... C'est vrai que je serais prête à avoir une aventure avec toi ... mais même ça c'est impossible pour l'instant vue la distance. Je vais te faire un aveu sincère. Si on pouvait revenir en arrière, si je me réveillais demain dans ma chambre, chez mes parents. Si j'avais à nouveau 20 ans, avec l'expérience que j'ai aujourd'hui... je te le dis sincèrement : je te suivrais. C'est vrai. Car tu avais raison, ma mère serait revenue. Elle m'aurait peut-être fait la gueule quelques temps mais elle n'aurait pas pu se passer de moi. Mais je n'étais qu'une gamine Sébastien. Je n'étais pas assez mûre pour comprendre, ça me dépassait... Et hélas... on ne revient pas en arrière... Pourquoi je ne t'ai pas rappelé plus tôt ? Pourquoi avoir laissé passer tout ce temps... je te renvoie la balle. Tu as connu ta femme en 1992, il était encore temps de me rappeler... Et on pourrait faire un match sans fin avec nos « pourquoi ». C'est comme ça. La vie est comme ça. Notre destin devait être ainsi... Je dis Stop.Il faut arrêter de se torturer. Moi je te propose juste une journée. Une journée rien que nous deux comme au bon vieux temps. Mais il faut être conscient que l'on repartira chacun de son côté... Je pense que ça nous ferait du bien de nous retrouver...
    Une petite histoire à méditer... Selon une légende, il est un oiseau qui ne chante qu'une seule fois de toute sa vie, plus suavement que n'importe quelle créature qui soit sur terre. Dès l'instant où il quitte le nid, il part à la recherche d'un arbre aux rameaux épineux et ne connaît aucun repos avant de l'avoir trouvé. Puis, tout en chantant à travers les branches sauvages, il s'empale sur l'épine la plus longue, la plus acérée. Et, en mourant, il s'élève au-dessus de son agonie dans un chant qui surpasse celui de l'alouette et du rossignol. Un chant suprême dont la vie est le prix. Le monde entier se fige pour l'entendre. et Dieu dans son ciel sourit. Car le meilleur n'est atteint qu'aux dépens d'une grande douleur... ou c'est du moins ce que dit la légende...
    Se revoir ce n'est pas anodin. Je ne sais pas ce qui se passera entre nous... . Après tout ce qu'on a enduré je pense qu'on a droit à ce moment, rien que nous deux. Je me forcerai à ne pas rallumer l'ordi avant demain... Il faut se calmer. Tu as entièrement raison. Je l'allume cinq à six fois par jour, c'est pas raisonnable. Enfin, je vais essayer ! je ne dis pas que je vais réussir. »

    « Nathalie j'ai un gros problème : je t'aime à en crever et c'est moi qui te demande de te calmer -pardonne moi mais c'est vraiment infernal. »

    2 mai - « Nath, je relis ton mail et comme toi je n'ai pas de problème de conscience c'est même pire que ça. Je suis prêt à prendre de gros risques pour qu'on se voie régulièrement avec toutes les conséquences que cela peut impliquer. Je ne te fais pas de dessin. Je suis conscient que je fais souffrir ma femme, autant que je souffre de ton absence. Je crois que je suis en plein délire et il faut que je me calme vraiment. Je fais le contraire de ce que je te dis de faire. Je suis aussi torturé qu'il y a 20 ans et je suis aussi fort que faible pour nos sentiments. Il y a quelque chose qui nous dépasse complètement ; c'est irrationnel de joies et de douleurs. Garde ton sang-froid la Puce car je sais que je te perturbe autant que toi tu me perturbes »

    « Il faut te calmer Sébastien. Je ne veux pas que tu te rendes malade et en plus qu'il y ait de l'orage entre toi et Lyne. Je peux te dire que je suis égale à moi-même avec Pierre. Il ne soupçonne rien. Alors, prend sur toi. Tu as ta vie avec Lyne, et on a « notre semblant de vie » à tous les deux. Si ça ne va pas, on arrête de s'écrire un moment et de se téléphoner. Il ne faut pas foutre ta vie en l'air. Une fois a suffit. Suis je bien claire ? Je ne veux pas que tu retombes bien bas à cause de moi. C'est hors de question. Mon Dieu, c'est moi qui te fait la morale, c'est le monde à l'envers tu ne trouves pas ? Je sais que tu vas faire un effort. Gros bisous plein de tendresse et sois fort ! Ta puce

    4 mai – « Je te compare à Pierre et c'est clair ! Je ne changerai pas Pierre ! Je ne le transformerai pas en Sébastien ! Les qualités que j'apprécie chez toi il ne les aura jamais et "on ne change pas un homme" !
    C'est sûr 20 ans ont passé et tu as certainement changé. Je peux te dire que côté "romantique" tu es toujours "LE Sébastien" que j'ai connu... mais tu as pris de l'assurance, comme tu m'as dit "je suis devenu un homme" même si pour moi tu en étais déjà un... On va "continuer"... chacun de notre côté, la vie qu'on s'est faite. "Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas" je t'ai déjà écrit cette phrase et tu la détestes je sais. Je pense que se revoir est une utopie. Ca n'arrivera pas. Tu l'as dit à Lyne, tu as été bouleversé mais tu as repris le dessus et c'est bien. Tu es fort.
    J'ai un peu de mal de mon côté mais je vais y arriver. Reprendre le boulot à plein temps va m'y aider. J'ai moi aussi complètement été déboussolée tu sais. T'avoir retrouvé... comme ça... quand je ne l'espérais plus... j'ai passé deux semaines de vacances sur ma chaise longue à me rôtir au soleil en pensant à toi, à fantasmer à nos retrouvailles... une pure folie. Le matin me lever en pensant à toi, le soir m'endormir en pensant à toi, revivre tous mes souvenirs, toute la journée... sans plus avoir envie de voir personne...j'en ai délaissé famille et même enfants... toi et moi, il n'y avait plus que ça dans ma tête... une pure folie...
    A présent je me persuade que la raison est la meilleure solution. Tu as changé Sébastien mais j'ai changé aussi. Et on ne changera plus... la vie nous a forgé, en bien ou en mal... avec notre vécu... Ma mère sera toujours un obstacle entre nous. Je ne peux pas vivre loin d'elle, tu ne peux pas vivre près d'elle. Ma famille est un océan de négatif, c'est vrai qu'en ce moment j'ai l'impression que rien ne va. Que trouverais-tu de positif ici ? pas grand chose ! Gardons donc notre jardin secret et évadons nous de temps en temps... c'est tout ce que nous avons à espérer je crois...

    6 mai « Nathalie ton mail est plein de lucidité. Ton constat de la situation est juste. Nous ne devons rien forcer que nous pourrions encore plus regretter et ne vivre qu'avec des regrets et des remords ce n'est pas comme cela que l'on peut avancer. Je voulais vraiment mettre un stop a cette folie car de nouveau ne plus dormir tellement on est bouleversés, rend dingue. Je suis redescendu de mon nuage et assure de nouveau mon quotidien. Je suis un battant (avec mes faiblesses comme tout le monde) mais je souhaite que tu le sois aussi. Je reste près de toi si tu as besoin de moi par courrier, par téléphone, quand c'est possible, quand tu auras le blues à l'âme mais je ne veux pas non plus que ce ne soit que par cafard »

    « On s'est compris. Comme d'hab ! Gros bisous 

    Petit poème trouvé sur le Web :
    L'Amour C'est Ca !
    C'est un feu d'artifice qui jaillit dans vos yeux,
    comme mille étincelles sur la voûte des cieux.
    C'est vos doigts enlacés,
    ces baisers volés.
    C'est ce sourire radieux
    quand vous vous regardez dans les yeux.
    C'est la complicité de ces moments à deux
    que l'on ne peut comprendre qu'en étant amoureux.
    Ce sont ces petits riens qui font le quotidien,
    mais qui hissent pour vous une écharpe de liens.
    C'est la joie d'être ensemble
    chaque jour, chaque instant.
    C'est d'aimer, recevoir, partager sans mélange
    et se sentir touchés par la grâce des anges.
    C'est construire son nid
    pour s'y mettre à l'abri.
    C'est vivre à deux les joies,
    autant que les soucis.
    C'est d'avoir un rocher ou pouvoir s'appuyer
    si un vent ennemi vous faisait trébucher.
    C'est trouver chaque soir le chemin de ses bras
    pour pouvoir ronronner comme un chat.
    C'est divin! C'est magique! Ca s'appelle l'amour!
    Pour vous comme pour moi ça rime avec toujours.

    C'était ça il y a vingt ans nous deux... ou bien j'ai seulement fait un beau rêve... ? ? ? »



    Tes mails se firent brutalement plus rares. Je sentais qu'il se passait quelque chose. Je m'accrochais à toi comme à une bouée de sauvetage. Ce brusque revirement de ta part me rendait folle. Je pétais les plombs. Nous allions de déchirements en déchirements.



    10 mai- « Salut Seb, j'espère que ça va ce matin ? J'ai le sentiment qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Je me trompe ? Hier j'ai relu tous nos mails et quand je les lis je suis toujours aussi bouleversée. Je voudrais t'écrire tant et tant de belles choses. J'espère que tu n'as pas de soucis particulier. J'espère avoir de tes nouvelles. Gros bisous en attendant.
    11 mai –un petit coup d'oeil de temps en temps à ta messagerie. Eh oui je suis toujours aussi accro : matin midi soir... je guette si tu as écrit. Parce que malgré mes efforts je pense à toi"

    "Salut Seb ! si tu lis ce message c'est que toi aussi tu jettes oute la journée. Je trouve que tu réussis mieux que moi à gérer... comme tu me le répètes à chaque fois au téléphone, "on n'a pas le choix c'est vrai". J'espère que tu as passé une bonne soirée hier soir. Pour ma part ça a été 'télé" comme d'hab. J'ai remarqué que tu ne me racontes pas grand chose de ta vie de tous les jours. Je t'ai dit beaucoup de choses de mon côté. Mais tu n'es pas comme moi, tu n'as pas envie de partager ta vie actuelle avec moi... Et puis je te sens plus distant avec moi à présent... la folie de tes premiers messages s'est éteinte... tu es redescendu les pieds sur terre. Ca doit être ça 'être mûr" c'est arriver à se contrôler rapidement... Je n'en suis pas encore là hélas !
    C'est trop dur deux femmes pour toi, à 50 ans m'as tu dit hier, mais tu sais ce qu'on dit : les hommes c'est comme le vin, ça se bonifie doucement en prenant de l'âge... Qu'est-ce que tu en penses ? Tout ça pour te dire que j'ai toujours autant envie de te revoir... Mais je pense que ça ne te dit pas car tout ce que j'ai à t'offrir c'est une journée avec moi... quelques heures juste toi et moi... je pense que tu n'en as pas envie car après il faudra chacun rentrer de son côté... C'est vrai. Je ne peux pas dire que tu aies entièrement tort...
    De plus c'est vrai que c'est beaucoup plus difficile pour toi de monter... Mais tant pis... Tu sais ça fait 20 ans que j'ai une petite flamme qui brûle dans un coin de mon coeur pour toi, elle continuera de brûler;.. Je continuerai de vivre avec le Sébastien de mes 20 ans... c'est déjà bien de pouvoir se parler de temps en temps...
    En fait... je voudrais que ce soit demain... prendre la voiture, la musique à fond, rouler vers toi... sentir mon coeur battre comme avant... et puis se cacher on avait l'habitude ! tu crois que ça doit rester du domaine du rêve

    « Nathalie, j'ai relu ce mail en long en large, et en travers de la gorge!!!! Ma frustration est là, c'est pourquoi je suis a 20 000 lieux ... Si je peux je t'appelle demain. Seb l'engourdi du clavier »

    12 mai–« Qu'est-ce qui nous arrive Seb ? Je viens de raccrocher et tu vois je suis encore plus triste qu'avant de décrocher. Ton "humour" me fait mal. Je suis consciente de la rancoeur que tu as au fond du coeur. Il y a vingt ans, j'avais vingt ans, j'étais majeure, je t'aimais : j'aurais dû prendre mes responsabilités ! -c'est ce que ta mère m'avait dit d'ailleurs de prendre mes responsabilités !"- et je ne l'ai pas fait. C'est impardonnable.
    Aujourd'hui je suis mariée avec deux enfants et tu es marié à une femme qui t'aime et que tu aimes. C'est vrai : pieds et poings liés. Je t'ai proposé une aventure avec moi : mais même ça c'est quasiment impossible. Frustré tu l'es ? Frustrée je suis. Tu as de la rancoeur et moi j'en ai aussi. Je me foutrais des baffes aujourd'hui. Tu as raison. Parce qu'avec ce que je sais aujourd'hui de la vie, je ne commettrais certainement plus les mêmes erreurs. Mais c'est trop tard.
    Je reconnais tous mes torts et il faut que je les assume. Ce n'est pas facile tous les jours. Je voudrais quand même te dire une toute petite chose : tout est de ma faute oui ! : maisquand "mon con de père" est venu au magasin sur l'ordre de ma mère évidemment, ce n'était pas pour te narguer; ce n'était pas pour te faire du mal. Il avait certainement comme on dit : "la queue entre les pattes" ! ce ne devait pas être facile pour lui ! c'était parce que comme toi, je n'allais pas bien et mes parents avaient sans doute enfin compris l'étendue du désastre ! Alors...
    si j'avais pris mes responsabilités
    si pour toi j'avais tout quitté
    si j'avais eu ce petit grain de folie
    si à ma mère j'avais dit
    si je t'avais recherché plus tôt
    ... c'est vrai !
    mea culpa mes erreurs je les reconnais
    mais pendant toutes ces années
    de mon côté
    j'ai pensé : ils sont allés le chercher
    on peut tout recommencer et librement s'aimer
    ils ne veulent plus entre nous s'interposer
    mais il a refusé !
    Tout est fini !
    malade tu as été
    seul de ton côté malade tu es resté
    mais je ne l'ai pas su
    tu aurais pu téléphoner
    j'aurais pu téléphoner
    mais à souffrir, seuls nous sommes restés
    mais avec des si... on referait le monde...
    ... je ne t'ai jamais oublié
    des aventures sans lendemain
    j'en ai eu certes, des conneries dictées par le chagrin,
    et là... quand je pense à toi
    c'est un noeud dans mon ventre
    un mal à l'âme...
    devant tout ce gâchis...
    toute cette connerie !
    mais je t'ai aimé de toutes mes forces...
    comme je dis "c'était viscéral !"
    je t'aime... hélas très fort encore aujourd'hui
    j'aime mon mari aussi
    pas de la même façon c'est certain
    mais comme tu aimes Lyne...
    et je t'aimerai jusqu'à la fin...
    voilà... il fallait encore une fois
    que je te dise tout ça
    et si on doit se revoir
    je ne veux plus parler de tout ça
    je veux un terrain neutre
    des dialogues neutres
    je ne veux pas te revoir quelques heures
    pour cracher regrets et rancoeur
    si je te revois
    ce n'est pas pour nous déchirer
    c'est pour te retrouver...
    comme autrefois...
    bon week-end... bisous... et même si le virtuel te gonfle : n'oublie jamais que je t'aime...Nathalie virtuelle !

    « Se frapper ne sert plus à rien. Tu as mis 20 ans pour t'apercevoir que mes sentiments n'ont pas changé c'est quand même dingue. Ce n'est pas la peine de culpabiliser Je n'ai pas de rancoeur mais une énorme frustration dans mon coeur . J'admets qu'il n'en faut pas beaucoup pour que je monte les tours car ta vie s'est déroulée comme prévu. Alors je dis merde à la vie et je n'attends plus rien. Le clown est triste comme toi. Prends soin de toi c'est tout ce que je peux te dire. Je reconnais que je ne suis pas très agréable en ce moment car je ne vais pas bien du tout. Je n'ai jamais digéré ton absence de ma vie, ta peau , ton odeur, tes cheveux, ta bouche, m'ont toujours manqués et me manqueront toujours. Bisous d'Amour » Seb amer. »

    13 mai « Je pense qu'on restera sur nos positions ! Tu as souffert et j'ai souffert, le résumé est tout de même simple : on s'aime encore et toujours. C'est tout ce que j'ai envie de retenir. Te revoir et vivre une journée de rêve même si le destin décide que ce doit être la seule, j'ai envie de la vivre cette journée avec toi. J'attends donc que tu me fasses signe !
    Des rêves dictés par le manque de tendresse, de caresses, c'est chaque nuit que j'en fais, tu n'es pas le seul. Je rêve que tu es là, je ferme les yeux, je fantasme à mort sur des caresses... tes mains sur moi, des baisers qui n'en finissent pas... Le plaisir ? je ne sais plus ce que c'est depuis tant d'années. Excuse-moi de te dire tout ça mais les tabous y en avait pas dans le temps ! Je ne t'appelle peut-être pas dans mon sommeil mais je rêve de toi quasiment chaque nuit, je ne te fais pas de dessins. Je vis sans tendresse, sans dialogue. Ce n'est pas rose pour moi tu sais. Mais j'assume ! Je paye ! J'ai mon retour de bâton, ça fait tellement d'années que je me le répète ! Chacun, un jour ou l'autre a son retour de bâton ! Mais stop ! j'arrête de me prendre la tête avec le passé. J'ai fait ce que j'ai fait, tu as fait ce que tu as fait ! Point final.
    On s'est retrouvé et aujourd'hui, il faut être assez intelligents pour voir et prendre le bon côté de ces retrouvailles tu ne crois pas ? Je t'ai dit tout ce que j'avais sur le coeur. Je ne veux plus à présent qu'on se rende malades pour le passé. Je ne veux plus voir de "Sebamer" en signature, ça sert à quoi de se torturer encore encore et encore? J'espère que tu seras d'accord avec moi. Tendrement Nath. »

    15 mai « Je ne sais plus si je dois t'écrire ou ne pas t'écrire. Je ne sais plus si tu as envie d'avoir des messages ou si tu désires faire un break. Je suis un peu perdue. De mon côté, je voudrais que tu saches que tu fais partie de ma vie, que je n'ai pas envie de te perdre une deuxième fois même si on ne doit que s'envoyer des messages de temps à autre et que les circonstances nous empêchent de nous revoir. Mais si au fond de ton coeur, penser à moi devient une corvée, dis moi le franchement et je disparaîtrai de ta vie à tout jamais. Je comprendrai... Avec toute ma tendresse et des milliers de baisers... Nathalie »


    «J'ai la tête trop fatiguée pour te répondre à chaud. Trop de stress et de manque de sommeil. Gros Bisous en attendant. Seb »

    « Désolée de te savoir si mal. Profite de tes congés. Repose-toi. J'ose quand même espérer que tu n'es pas dans cet état à cause de moi mais plutôt à cause de ton boulot. Je te laisse tranquille...Je t'embrasse. »

    «Bisous ma puce. »

    17 mai– « Connais tu le film Raison et Sentiments avec Hugh Grant et Emma Thomson, je te le recommande loue le si tu peux. Gros Bisous. Seb qui a du mal à s'exprimer vu la période confuse. Prend soin de toi Lapin. »

    «Je ne vais pas bien. J'ai eu trop de soucis. bisous. Nath »

    « Dis moi si tu veux. »

    « Je n'ai rien à dire Sébastien. J'ai l'impression que tu ne lis pas vraiment ce que je t'écris. Je me suis juré de ne plus rien dire de négatif. C'est vrai que ce n'est pas simple. T'avoir retrouvé m'a apporté beaucoup de bonheur mais comme à toi terriblement de souffrance aussi, vues les circonstances.Relis ton dernier message, il m'a foutu les boules. "trop stressé" "manque de sommeil" Tu es resté silencieux, je pensais que tu avais des problèmes... je pense toujours aux problèmes. Là aussi je vais me corriger. Je suis heureuse de constater que ça va. A bientôt. Nath.

    «Je ne te comprends pas. Mercredi je suis rentré du boulot sur les rotules. Mon boulot me prend la tête en ce moment et je passe une sale période. Ne me met pas une pression en plus si je ne réponds pas tout de suite Seb. »

    « Excuse-moi. »

    « Bonne nuit sale gamine. Bisous. Seb »

    « Bonne nuit aussi... et essaie de me rejoindre cette nuit... dans un doux rêve bisous.

    L'amour guérit à la fois celui qui le donne et celui qui le reçoit.
    Dr Karl Menninger”


    Seuls l'amour et l'amitié comblent la solitude de nos jours. Le bonheur n'est pas le droit de chacun, c'est un combat de tous les jours. Je crois qu'il faut savoir le vivre lorsqu'il se présente à nous."
    Orson Welles


    18 mai

    je t'ai écrit des pages et des pages
    mais vu ton silence je les ai effacées...
    un mois de mots tendres, de coups de folie,
    de je t'aime à l'infini, à corps et à a cris...
    à toute heure du jour et de la nuit...
    et puis plus rien... mon coeur saigne...
    je ne comprends pas...
    mais la réalité est là...
    je t'aime...
    je n'ai qu'une envie être dans tes bras...
    désolée... de ne pas être à la hauteur de ton silence...

    19 mai - Hello sale gamine. Je me pose beaucoup de questions par rapport à toi et me dis que ça ne va vraiment pas dans ton esprit. Dans les états de désespoir que tu te mets. Je me dis que ça ne tourne pas rond et que tu t'accroches comme une fille perdue. Nathalie, par moment, je te sens tellement agressive, en déprime totale, que je pourrais prendre peur et tout arrêter. Je ne crois pas que je me trompe beaucoup. Je me dis que tu dois terriblement t'en vouloir de ta vie et que tu étouffes encore plus qu'il y a 20 ans. Je ne sais que penser devant cette tristesse et malheureusement je la comprends car je ne suis pas étonné de ta situation. On ne peut pas rêver continuellement de découvrir le monde et ne jamais prendre de billets d'avion. Tu fais tout le contraire de ce que tu m'as demandé et tu voudrais que j'explose ma vie ? Alors c'est non. Ce que l'on a vécu je ne le renierai jamais, ce que je t'ai écrit 20 ans après également. Je voulais faire ma vie avec toi, je l'ai désiré à m'en pourrir l'existence. On n'arrête pas une femme amoureuse à ce qu'il paraît. Tu es restée chez ta mère qu'est ce que tu veux que j'y fasse ? et 20 ans après tu me tiens toujours le même discours et toujours cette même façon de s'aimer en écrivant et écrivant toujours dans un monde virtuel à en péter les plombs comme dab. A me faire des reproches si je ne répond pas de suite à un mail C'est incroyable de folie. La réalité de nos vies c'est pas ça. Tu as une famille et deux enfants. Hier j'ai bossé 13 heures et quand je rentre chez moi il y a une femme qui partage ma vie et qui tient terriblement à moi. Je ne peux pas la remplacer par un ordi .
    Ca fait 17 ans que je suis en Haute-savoie, c'est sur j'y suis venu par déception amoureuse mais j'ai trouvé une nouvelle vie. La région est belle, ,je me suis épanoui avec difficultés et je ne pourrais plus habiter notre région. J'y trouve les gens aussi triste que le climat. Même quand je ne vais pas bien je vais mieux ici. Dans la vie les moments de bonheur sont courts mais je vis quand même des instants positifs, j'ai réussi à me reconstruire un peu et je n'ai pas envie de gâcher tout ça. Si tu n'es pas capable de garder les pieds sur terre je ne tiendrai pas le coup de nouveau car personne n'a accepté ce que j'ai accepté par amour pour toi. C'est trop facile de mettre ça à chaque fois sur le compte de la jeunesse. La jeunesse, elle doit se vivre et maintenant elle est loin derrière nous et je me rends compte que tu flippes de vieillir. Alors calmos je suis un homme responsable. Je sais ce que j'ai à faire et même quand j'ai des moments de faiblesse je prends du recul pour rester un homme. Un océan de larmes a coulé entre nous mais je n'ai plus envie de m'y noyer. Si tu prends mal mon mail, que tu me fais encore du rentre dedans, tu me rendras encore plus fort dans mon silence alors la balle est dans ton camp : ou tu m'acceptes comme je suis maintenant ou in challa. Bisous –Seb

    22 mai – Merci pour cette grande claque que tu m'as donnée tout au matin. Elle m'a remis les idées en place. Tu m'as conseillé de ne «jamais répondre à chaud » alors j'ai pris mon temps. Tu voix j'écoute tes conseils.
    Est-ce qu'au fond de ton cœur Sébastien, tu penses sincèrement que je mérite « une soufflante pareille » ? quoique ça fait du bien d'entendre ses vérités de temps en temps, sauf que personnellement je les vomirais ces vérités à force qu'on me les répète. Ce grand seau d'eau glacé que je reçois à la lecture de ton mail m'a fait le plus grand bien. Je l'ai médité jusqu'à maintenant.
    Ainsi tu te sens agressé ? Je t'ai demandé à un quelconque moment de bousculer ta vie à en reperdre les pédales ? Il m'a plutôt semblé à plusieurs reprises t'avoir raisonné de prendre soin de Lyne qui « elle » te trouvait agressif. Tu peux relire tes propres messages.
    Après avoir lu et relu ce que tu m'as écrit en avril à toute heure du jour et de la nuit, ton brusque silence m'a fait perdre la raison. Je le reconnais. J'ai « un peu » insisté pour que tu m'écrives, mais t'en fais pas, je me ferai plus discrète.
    Qui m'a envoyé jusqu'à 12 mails par jour ? tous plus délirants les uns que les autres ? « ça fait dix neuf ans que tu me manques » « ton parfum coule dans mes veines » « Je me disais le plus beau cadeaux pour l'année de mes cinquante ans c'est d'avoir de tes nouvelles » « la distance en kilomètres n'est pas si grande » « je serais prêt à toutes les folies sur mon planning pour venir te revoir et te serrer dans mes bras ». «Lyne n'est pas un problème, elle comprend. Nous sommes comme deux vieux copains. » «J'aime Nathalie, je dois aimer Lyne. » Le Sébastien d'il y a un mois qui m'écrivait tout ça s'est éteint. Il reste le nouveau Seb silencieux ? Eh bien écoute, tout ce que je souhaitais c'était vivre quelques heures de tendresse avec toi... se retrouver... comme avant pour quelques instants magiques. Il m'avait semblé qu'on en avait besoin tous les deux. Mais j'en ai assez d'en prendre plein la tête. Ce sera comme tu voudras et si tu le souhaites bien sûr. Je renvois la balle dans ton camps.
    Je ne me fais pas d'illusions. Tu cherches apparemment un prétexte pour couper court c'est le sentiment que tu me donnes. Quoi que je réponde à ton mail, pour toi ce sera du "rentre dedans" et tu te renforceras dans ton silence ... Quoi qu'il en soit je t'ai dit ce que je ressens. Si être sincère... ça n'aboutit à rien... alors... c'est que tout ça est un double gâchis ! Bisous, Nathalie qui reste une sale gamine qui t'aime encore malgré tout... »

    22 mai – « Nathalie, je suis content que cela t'aie fait du bien !!!!!!,En ce moment j'ai plein de décisions à prendre, je subis une énorme pression au boulot mais j'assure . Tu sais avec moi faut pas être trop sensible, je peux être aussi sympa que très dur . La vie m'a changé et quand on me donne son point de vue ou des ordres il vaut mieux être d'aplomb en face. Désolé je suis un commandant et si ça ne plait pas cela m'est égal. Si je suis comme ça c'est qu'aussi il y a quelque chose qui me dépasse. Je te fais pas de dessin. Arrête de passer ton temps à lire et relire ce que je t'ai écrit. Regarde devant toi, essaie de prendre la vie au jour le jour et pense à toi . »

    « Tes réponses veulent dirent quoi ? je n'arrive pas à interpréter... tu veux arrêter ? tu ne veux pas qu'on se revoit ? bisous Nath » 
     

    Chapitre 8

     


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  • Chapitre 7

    CHAPITRE 7


    Torture

     



    N'est-elle pas plus morale
    l'union libre de deux amants
    qui s'aiment,
    que l'union légitime
    de deux êtres sans amour ?


    Georges Feydeau







    Chaque jour je me pose la même question : « pourquoi maman s'est-elle acharnée sur nous de cette façon ?». Elle m'adore, elle donnerait sa vie pour moi, elle ne veut que mon bonheur. Ce n'est donc pas sans raison qu'elle m'a rendue si malheureuse. Quels défauts avait elle bien pu déceler en toi... Elle n'a cessé d'évoquer ton âge qui dans quelques années se ferait plus ressentir, ta vie passée, ces neufs années de différence qui faisaient de toi un homme mûr, moi je ne les considérais pas comme un handicap, je n'y pensais même pas. Personne ne les remarquait d'ailleurs. Tu ne faisais pas du tout ton âge. Dans quelques années, ce serait peut être différent mais quand on s'aime, même le temps ne peut rien.

    Et maman a découvert que toi et moi nous avions dépassé le stade de la petite amourette et que nous étions passés « à l'acte ». Cette fois, ce fut vraiment le début de la fin. Nous avons été traités comme des délinquants, comme si le fait d'avoir fait l'amour tous les deux faisait de nous des criminels. « C'est un salaup jamais je ne lui pardonnerai d'avoir sali ma fille ! » et nous étions au vingtième siècle. Je n'étais plus qu'une traînée, un paillasson. J'avais dix-neuf ans. J'avais commis l'inexcusable, l'impardonnable.
    Quand tu es arrivé à la maison ce jour là, tu t'es assis dans la cuisine à côté de moi, tu as serré ma main dans la tienne. Tu as écouté sans broncher, sans chercher d'excuses, silencieux, calme. J'avais l'impression que tu allais briser mes doigts. « Pourquoi t'as fait ça à ma fille Sébastien, j'avais confiance en toi. Tu m'avais promis ! »
    Maman débita des horreurs pendant deux heures. Nous attendions la sentence finale qui ne tarderait pas à conclure l'affaire. Elle fut à la hauteur de nos espérances. Mes parents exigeaient que nous restions six mois sans nous voir. Sans se parler, se téléphoner, s'écrire. Six mois pour faire le point, réfléchir à nos sentiments. Je me suis effondrée et je t'ai senti fléchir également sous le poids du fardeau. Ils n'avaient pas le droit de nous séparer comme ça. Tu me serrais contre toi. Tu essayais de calmer mes sanglots, tu caressais mes cheveux. « La sentence n'est pas si terrible, il faut vous estimer heureux ! » déclara mon père. J'avais envie de hurler. « Et après ces six mois ? » osas-tu demander. « Vous serez libres de vous fréquenter si vous en avez encore envie. » Mes yeux me faisaient mal à force de pleurer, mes cheveux collaient à mes joues. Quand je repense à cette soirée, quand je revois ton air abattu, ce sourire ironique sur tes lèvres, tes yeux embués, tu ressemblais au taureau auquel le picador assène le coup de grâce.

    Et tu as laissé parler ton cœur. Tu m'as regardé dans les yeux. « Nathalie, on va attendre, je ne vais pas te lâcher, te laisser tomber. Toi tu sais que je ne t'ai pas menti, je t'aime c'est tout. Après tout ce qu'on a enduré on ne va pas se séparer bêtement. Il faut continuer à se battre, leur prouver qu'ils ont tort de s'acharner sur nous » Le plus grotesque de la situation fut quand maman déclara « ça me fait autant de peine qu'à vous !' ». Je t'ai donc raccompagné à ta voiture, il ne fallait pas céder au chantage me disais tu. Quand ta voiture eut disparu au bout du chemin j'eus envie de me laisser glisser à terre, envie de mourir là... Le vent soufflait fort, fouettait mon visage, me coupait le souffle. J'aurais voulu qu'il m'enlève, m'emporte loin de là. Ne plus penser, ne plus chercher à savoir le bien, le mal, la raison, la morale, ne plus être jugée. Je me sentais brusquement si seule. Je t'avais peut être perdu à jamais.

    Après cette cruelle soirée, nous ne nous sommes pas revus pendant deux longues semaines. J'errais dans la maison, le jardin, tu étais loin de moi. Tu me manquais terriblement. Tu me disais au téléphone « 'Ma vie est fichue, ce n'est pas à trente ans que je vais recommencer à zéro. Deux échecs ça me suffit. Il n'y en aura pas de troisième. Et tout ça à cause de ta mère. On ne se sépare pas parce qu'on ne s'aime plus, mais parce que ta mère ne m'accepte pas. C'est pas juste. Je ne peux pas l'avaler. On s'aime, oui on a couché ensemble, mais on n'a pas commis un crime quand même ! » Ces conversations téléphoniques m'épuisaient moralement.

    Une mesure de clémence nous fut accordée. Nous avons eu la possibilité tout de même de nous revoir le week end à la maison, mais jamais seuls. Les séparations, les retrouvailles, nous en avions eu notre dose. Et maman finit par gagner... De mois en mois, épuisés... ce fut la fin de la romance... Déchirée... je fis connaissance avec l'enfer... Tout était définitivement terminé.

    Et vingt ans ont passé. Balavoine disait dans une de ses chansons « ne pas croire que l'amour est ce qu'il y a de plus fort car la vie bouge encore quand un amour est mort » Et c'est vrai. La vie continue. Il a fallu continuer de travailler, de vivre, recommencer à rire...essayer d'oublier...

    Nous avions été attirés comme deux aimants. Cela avait duré trois ans... Une histoire en dents de scie, entre bonheur et souffrance. Nous étions comme dans un état d'hypnose, car l'amour rend aveugle, ce doit être vrai. Aujourd'hui tout recommence, dans le domaine virtuel. La passion renaît de ses cendres. Comme par le passé on vit l'un pour l'autre, l'un à travers l'autre, cette dépendance entraîne la souffrance, car l'absence est ressentie comme un manque épouvantable. On est là, devant un clavier, un écran, on a envie d'être l'un près de l'autre, mais il n'y a rien. Que le poids des mots sur la page blanche...



    Les semaines ont passé, les mois, les années. Mais je t'ai toujours gardé dans mon cœur. Chaque 29 juin je pensais, « c'est son anniversaire ». La vie a continué.

    Quand j'ai eu la conviction que tu m'avais rayé de ta vie définitivement, j'ai eu des aventures sans lendemains... ça durait un mois, deux mois et j'y mettais fin. J'étais malheureuse, je voulais une copie conforme à l'original, mais je ne l'ai jamais trouvé !!! J'ai écrit pas mal de poèmes bien noirs à cette époque, je te les ai joints à la fin de ce récit. J'aimerais bien que tu les lises... J'étais malheureuse tu sais. Je t'avais perdu et j'en étais consciente. Il y avait eu l'intervention de mes parents, soldée par un échec et puis ce Noël où je ne sais pas pourquoi, j'étais persuadée que tu viendrais.. J'avais mis la table, ton assiette, ton cadeau sous le sapin et je t'ai attendu désespérément. D'après ce que j'ai compris, tu étais malade. Mais je l'ignorais. Après ça il y a eu une période où je te détestais. Et tu m'as passé ce malheureux coup de fil durant ce laps de temps où je me disais que finalement, maman avait raison : « Tu ne m'aimais pas tant que ça. » Ca n'a pas duré tu sais. On ne peut pas se mentir, se voiler la face longtemps. C'est vrai que ce jour là, tu m'as appelé au boulot, et je t'ai crucifié. Je m'en rappelle très bien. Je voulais te faire mal comme j'avais eu mal tous ces mois sans toi. J'ignorais que tu avais été bien bas toi aussi... Tout s'est enchaîné contre nous... Vingt ans ont passé et je t'avoue que la chronologie des faits est parfois floue. Mais j'ai le souvenir d'un autre coup de téléphone où tu m'as dit « c'est fini Nathalie, j'ai quelqu'un »...


    Lundi 23 avril – Je m'aperçois que tous nos poèmes sont toujours d'actualité c'est fantastique. Rappelle-toi :

    Quatre cent kilomètres nous séparent
    nos coeurs saignent dans le noir
    Pourtant je sens ton souffle sur moi
    As-tu dormi cettenuit dans mes bras ?

    Dans le long sillage des voiles de la nuit
    Je m'envole vers toi
    couchée sur les nuages qui coulent sans bruit
    dans le ciel, jusquechez toi

    Guidée par des songes de plus en plus troublants
    troublée par un désir qui sans cesse me ronge
    Je viens à toi doucement
    et comme un aimant tu m'attires tendrement
    Seul dans ton lit froid tu te retournes sans cesse
    Rejetant les draps tu serres dans tes bras
    Avec la force de ta détresse
    quelqu'un que tu n'as pas

    et puis il y a eu l'après nous...


    Etoiles filantes
    que mes yeux croisent au Firmament
    vos lumières intenses
    ne sont pas aussi vives et percutantes
    que cette douleur dans moncoeurmourant
    causée par ton absence...


    Même si tu renies tout
    ce qui nous a unis
    Je suis là
    Tout près de toi
    Dans chacun de tes rêves
    un baiser sur tes lèvres
    un frisson de fièvre
    Je reste là
    Je sais que tu n'oublies pas !
    Une caresse fantôme
    qui me réveille en sursaut
    un sourire sur une photo
    qui me fait mal
    le vent dans mes cheveux
    qui me bouleverse
    Le vent
    qui me rappelle ta tendresse »

    «Je vais me coucher, je te couvre de baisers, je t'aime aussi fort 20 ans après , prend soin de toi. On se voit le 2 juin. J'ai adoré ton mail. Bisou  Bébé.»

    Jeudi 26 avril– « Petit oiseau blessé
    Je ne peux malheureusement te protéger que par mes pensées.
    Se revoir pour se consoler et repartir dans nos contrées
    Je pense à toi chaque jour qui passe mais la réalité nous casse
    Malgré nos efforts il faut continuer à être forts
    Ne pas s'oublier et continuer à lutter
    Difficile d'aimer l' « amour séparé »
    Je t'envoie de tendres baisers, amers et sucrés. Seb

    « le poète revient à la vie ??? c'est très joli...merci... se voir ? ne pas se voir ? s'aimer ? ne plus s'aimer ?amour ou amitié? oublier le passé, regarder l'avenir ? mais je ne veux plus d'un avenir sans toi... dur ! c'est à avoir la migraine !!! C'est vrai que même si on se voit une fois... deux fois... ça s'arrêtera là... tu ne pourras pas monter souvent... est-ce que ce ne sera pas plus dur après ? Mais ne pas se voir... c'est... enfin ! bref ! tu imagines !»

    « Se voir ou ne pas se voir, c'est vrai c'est un dilemme. Comment sera-t-on après ? Voila ce que je te propose. On va se donner rendez-vous. C'est sur cela va nous faire bizarre. On va s'observer se regarder, discuter. On veut savoir comment l'on va mutuellement mais je ne fais pas de plan. Passé l'émotion si on y arrive, on décidera ensemble d'où on va se balader. J'ai envie que ce soit le plus naturellement du monde. Est -ce qu'on va se faire la bise comme deux vieux copains ? . Est ce qu'on va s'embrasser comme des fous ? je n'en sais rien. Le temps nous a détruit même si les sentiments restent. J'ai envie de laisser venir les choses à nous mais c'est peut-être tout le contraire qui se passera. On sera peut-être barjot d'étreintes mais essayons quand même de nous retrouver avec le calme de latendresse. J'essaie de me et de nous raisonner Nath, j'essaie, c'est pas facile. Je ne fais pas le malin. Te revoir ne me fait pas peur. C'est l' « après » que je crains le plus- Je t'embrasse , te couvre de câlins pour la nuit. Je voudrais t'apaiser Nath. Essaie de dormir calmement. Seb qui pense à toi. »

    Ce mois d'avril fut un mois bouleversant. Une multitude de mails échangés tous les jours. Les souvenirs, les regrets, les remords, tout le passé qui était à nouveau brassé par chacun de nous. Le souhait de plus en plus fort de nous revoir au moins une fois.

    Nous étions vraiment très perturbés. Nous nous sommes même fâchés une première fois. J'avais vraiment eu du mal à comprendre que tu aies parlé de nos retrouvailles à ta femme mais c'était fait de toutes façons et tu n'appréciais pas quand je critiquais tes agissements. Mais comment comprendre qu'une épouse qui aime son mari puisse accepter que celui-ci renoue avec son premier  amour. Je me mettais à la place de Lyne et franchement j'avais du mal. Elle allait vite te mettre au pied du mur et carrément mettre fin à ce qui était pour elle une farce grotesque. Tu m'as assuré à maintes reprises que Lyne et toi c'était « spécial ». Elle connaît tout de ton passé, de nous, il n'y a pas de soucis à avoir. Lyne t'avait même dit un jour « je préfèrerais encore te partager plutôt que te perdre ». Franchement ça me dépassait.
    Personne à part toi ne m'a jamais dit autant de mots d'amour, de poèmes, de je t'aime... Mes regrets me déchiraient, c'était invivable pour toi et invivable pour moi. Il fallait qu'on se voit. J'avais envie de partager ma vie de tous les jours avec toi mais parfois tes remarques me crucifiaient : « ne cherche pas à récupérer le temps perdu » m'as-tu écrit. J'ai trouvé cela très dûr. On n'avait pas la même approche vraisemblablement. Je souhaitais seulement partager avec toi un peu de ma vie de tous les jours, un peu de mes rêves, de mes jardins secrets... Comment veux-tu rattraper vingt années perdues...


    Vendredi 27 avril - SOS « Je n'ai pas de message, c'est pas normal. Qu'est-ce qui t'arrive ? Appelle-moi, je me fais un sang d'encre. J'espère que tu n'as pas de problème. Gros bisous »

    « SOS ça me rappelle Balavoine et notre jeunesse ! !Bisous gamine. Seb»

    « Cette après-midi je me disais qu'on n'avait pas eu de chance, qu'on n'en avait toujours pas et qu'on en aurait sûrement jamais. Pourquoi ? Eh bien quand bien même on choisirait de se revoir clandestinement tous les deux eh bien on ne pourrait même pas. Comme tu le dis si bien. 600 km pour se voir un après-midi tous les combien ? tous les mois ? les trimestres ? les semestres ? Ca y est je pète les plombs ! A plus tard. Nath »

    Dimanche 29 avril « Nathalie, j'ai une vie différente de toi mais il ne faut pas croire qu'elle est extraordinaire. Nous avons notre train-train : boulot, métro , dodo comme tout le monde. Par contre j'ai changé. La vie, les événements , les blessures m'ont changé. Je ne fais pas partie du club des matchos mais ma profession m'a obligé à prendre des décisions, obligé de trancher, de m'affirmer. Je ne suis plus le timide que tu as connu et plus personne ne m'impressionne, en tout cas y'en a peu. En clair la vie m'a fait mûrir et j'ai compris qu'une femme a besoin d'une épaule solide qui tient la route. Un homme qui répond sans arrêt « c'est comme tu veux ma chérie » aura vite fait de lasser. S'il y avait une solution pour se voir régulièrement c'est sûr : je viendrais mais actuellement je ne vois pas. Oui tu as raison on a jamais eu de chance et c'est dur de se faire une raison.
    La vie n'est facile pour personne, chacun a ses boulets et ses bons moments. Je n'ai plus envie de me taper la tête comme il y a 20 ans et je me rends compte que je recommence comme toi. Alors un peu de calme malgré la révolte qui nous habite. Je te l'accorde : plus facile à dire qu'à faire. Je crois que mon destin me fout plus souvent le cafard que je veux me l'avouer et j'ai le sentiment d'être passé à côté de quelqu'un à défaut d'être avec ? Devine qui ? Je t'embrasse. Seb. »  Heureux l'homme qui peut aimer sans être fou d'aimer. Je crois que c'est de Victor Hugo.

    Un mois s'est écoulé depuis nos premiers mails et j'ai le sentiment que tout ça ne nous amènera rien de bon au final. Nous allons souffrir comme par le passé... Qu'est-ce que j'espérais quand je t'ai écrit le 3 avril ? que tout serait simple ?

     

    Chapitre 7


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  • Chapitre 6

    Chapitre 6

    Renaissance...

     




    Raisonner sur l'amour,
    c'est perdre la raison.



    Stanislas de Boufflers






    Toi et moi, nous étions liés à jamais. Je le pensais sincèrement. Je m'étais donnée à toi corps et âme et je n'en éprouvais aucun regret. Je ne sais d'ailleurs pas si dans ces moments là, tu as réalisé l'importance que ça avait pour moi. Je ne crois pas. Pour toi, c'était naturel. Tu avais depuis longtemps envie de faire l'amour avec moi, moi aussi c'est sûr, tu as assouvi ton désir et c'est tout. Pour moi, ça avait aussi une autre signification. On m'a élevée dans l'idée qu'on ne fait pas l'amour avant le mariage, chez les catholiques ça se passe comme ça. On ne doit pas « consommer » avant. Mais ça n'avait pas d'importance puisqu'on finirait pas être mari et femme... J'imaginais la cérémonie parfois, ma longue robe blanche, toi dans un beau costume, des fleurs partout... je prononçais le oui solennel qui nous unirait pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous sépare... « Je te donnerai à ce moment là le plus long baiser que je ne t'ai jamais donné » me disais-tu, là, sur le perron de l'église, au nez de tout le monde. Je te porterai dans mes bras, je te serrerai sur mon cœur pour leur montrer à tous notre bonheur... » fantasmes... illusions... rêverie trompeuse.

    Nous aurions pu être heureux ensemble. Je le pense sincèrement. Ce qui est bête, c'est que notre belle aventure gardera un goût d'inachevé. Franchement, à la place de l'hypocrisie, des menaces, j'aurais préféré un non catégorique dès le départ, dès notre coup de foudre. Au lieu de ça, maman t'a laissé venir à la maison, elle nous a laissé espérer pendant tous ces mois. Elle devait pourtant bien se douter que nos sentiments ne cesseraient d'évoluer... Comment pouvait elle aimer celui qui lui enlevait sa fille ? qui rendait celle ci jadis bien docile aussi effrontée. On croyait notre amour si fort... Lors de nos premières sorties autorisées, un samedi après midi, nous nous étions rendus à l'église du village. Tu t'en souviens ? Nous avions pénétré dans le hall, plongé nos doigts dans le vieux bénitier de pierres et poussé la lourde porte de bois. Les bancs, le chœur, la chorale, l'autel, tout était désert. Nous étions seuls... avec Dieu. Main dans la main, nous avons remonté l'allée centrale, les yeux fixés sur la croix, sérieux, peut-être même impressionnés par le silence, le côté solennel, l'odeur d'encens... nous avons allumé chacun un cierge pour nos familles, pour nous, pour nous protéger... Nos deux cœurs ce jour là ont fait la même prière fervente, sincère, celle de voir leur amour sortir du tunnel, résister au temps et aux épreuves.

    Aujourd'hui je ne prie plus. Après tant d'amères déceptions j'ai perdu la foi ; du moins celle que prône les prêtres, les évêques, le Pape. En fait, depuis la mort de mon grand père je veux croire en une vie après la mort. Je veux croire que les êtres qui nous sont chers continuent leur chemin dans un autre univers, une autre dimension. Je parle à mon grand-père, j'aurais bien aimé qu'il me fasse un signe, me rassure. Je lui dis que je l'aime, qu'il me manque, que je pense à lui.. J'étais proche de lui. J'ai passé beaucoup de temps avec lui dans mon enfance. Nous partagions le même amour de la nature, des animaux. Je le soupçonne d'avoir peut-être facilité nos retrouvailles inespérées. Il t'appréciait. Il n'a jamais compris toute cette mascarade. Je vais rarement au cimetière. De toute façon, qu'est-ce qu'un cimetière ? Un endroit où l'on entrepose les dépouilles. L'esprit, l'âme, heureusement d'ailleurs, ne sont pas prisonniers de ces lieux plutôt angoissants. L'esprit suit un autre chemin. Il sort du corps et continue sa route. Il y a des gens très croyants, qui ne doutent jamais. Par exemple, ma mère. « Si je n'avais pas Dieu, dit-elle souvent, je ne serais plus de ce monde. Je serais déjà morte de chagrin. Il m'aide, me console. Tu ferais bien de prier un peu ! Ca ne te ferait pas de mal ! » Moi Dieu, je lui ai confié mes peines, je lui ai demandé de l'aide, mais il n'a jamais été source de consolation en ce qui me concerne. Je l'imagine ce Dieu de toute bonté, les yeux bien secs face aux misères des uns et des autres, bien cruel en fait, impitoyable...

    Quand je me suis mariée, j'ai brûlé tous nos souvenirs. Je t'avais perdu à jamais. Je ne voulais pas que mon mari prenne connaissance de toute cela. Tu te souviens du petit coffret mauve où j'entassais nos lettres, photos, poèmes... Je sais que tu n'as gardé aucun double. Moi, j'ai gardé les poèmes... te souviens-tu de celui-là ?


    La guitare sur les genoux je fredonne ton prénom
    J'essaie de faire de notre amour une chanson
    Pourrais-je un jour rien qu'à toi la chanter ?
    Ce serait une belle définition « d'aimer ».

    Ton parfum m'enivre, c'est Diva
    Il m'apaise, m'envoie dans l'au delà
    Il me tient compagnie, me réchauffe le cœur
    J'aimerais te sentir tout près de moicomme on sent une fleur
    Je te vois dans un nuage dont je n'ai l'image
    Que d'un immense désert blanc avec ses mirages.
    Tu me regardes à travers une poussière d'étoiles,
    Avec tes cheveux et ta bouche, le temps a tissé sa toile.
    Je te vois rêvant sur une plage
    Ecoutant le souffle de mes pensées dans un coquillage,
    Le corps doré et brillant d'eau salée,
    Tu regardes la mer comme on fixe l'éternité... »
    Il y en a eu des dizaines... tous plus tristes, plus tendres, plus aimants...
    « Les yeux dans les yeux, lèvres contre lèvres, peau contre peau
    S'endormir en se serrant très fort, ce serait beau,
    Mais à la place, un oreiller, que l'on aimerait frapper
    Comme l'hiver nous avait glacé un soir de janvier... »
    « Cet amour que l'on connaît est comme la fleur
    A qui on enlève ses pétales, sa couleur,
    Cet amour est comme l'infini, froid et merveilleux,
    Qui nous enlace sur deux planètes, nous empêchant d'être heureux »

    Mardi 17 avril – « Mon Amour, Comment vas-tu ? il est 6h00 je me lève et pense à toi. J'espère que mon mail de hier ne te fera pas peur mais j'avais besoin de te dire encore et encore mon amour pour toi , besoin de faire un rêve fou . Tu vois je reviens à la réalité de notre vie l'un sans l'autre. C'est sûr on ne se quitte plus, Certainement que les choses resteront telles que, mais si on doit vivre la route de Madison ne serait-ce qu'une fois je ne laisserai pas le destin choisir à notre place. Si notre avenir en reste là, il faudra accepter et se faire une raison. Si notre avenir veut qu'il y ait des autoroutes de Madison je prendrai un abonnement aux péages du cœur. Si notre avenir veut que l'on se retrouve et que l'on fasse la route ensemble j'assumerai l'entretien de la route et du périphérique et te protègerai comme personne n'a su le faire. Oui je suis cinglé, oui je te veux. Oui je t'aime. Oui tu me manques, Oui tu es le seul Grand Amour que j'ai connu, oui je suis plus que cinglé, plus qu'allumé mais je ne ferai rien sans ton désir, rien sans ta volonté, rien à l'encontre de tes idées. Ton parfum coule dans mes veines je te l'ai déjà dit, mais je crois que c'est encore pire que cela. Tu as raison garde notre secret. C'est trop tôt pour les confidences. J'espère que ton moral va mieux, que je t'apporte un peu de réconfort, que tu me sens près de toi »

    « Ce que tu m'écris me fait vibrer de tout mon être. Chaque jour je me demande "pourquoi"... pourquoi ça s'est passé comme ça... bref ! Il faut laisser faire le destin... profiter des occasions qui nous seront peut-être données et s'en contenter ... il faut être positif et surtout ne pas faire souffrir inutilement nos familles... ils ne sont pas responsables de la connerie dont on a été tous les deux les tristes victimes.
    Ca m'a fait beaucoup de bien de te parler hier, c'est vrai qu'on a l'impression d'être encore des adolescents... j'ai 20 ans quand on est ensemble. Moncoeur bat alors que je ne l'en croyais plus capable... Tu me fais toujours rire... c'est vrai que je t'aime... je t'ai aimé à la folie, je t'aime encore et quoi qu'il se passe je t'aimerai toujours.. J'aimerais bien connaître Lyne... Je ne peux pas être jalouse d'elle et tu ne dois pas être jaloux de Pierre. Ils ont recueillis les deuxchiensperdus que nous étions et ont pris soin de nous pendant toutes ces années, ils nous aiment... chacun et chacune avec leurs qualités et leurs défauts... Et nous on se complète... on comble le vide petit à petit... Grosbisous plein detendresse et à plus... Nath

    « Nathalie, comment vas-tu ? est ce que tu cogites ou tu arrives à te concentrer. Moi je dois faire des efforts surhumains, voir inhumains mais. J'ai fait une très grosse crise d'angoisse le week-end dernier. Je devais crever cet abcès, cette maladie d'Amour qui dure depuis 20 ans qui me ronge de désespoir. Tout ce que je t'ai écrit je le pense. Quand tu me dis que tu aimerais connaître Lyne, est-ce par unephoto ou tu veux qu'elle t'appelle pour te dire que je t'aime ? (je rigole) car c'est cela j'ai 2 Amours et je ne culpabilise même pas. J'en suis même content. Et Lyne est unefemme extraordinaire de compréhension. Nous discutons de tout ensemble et partageons pas mal de choses Quand je l'ai connu je lui ai dit tout de suite que je vivais avec une déchirure. Elle m'a demandé si je voulais desenfants ,je lui ai dit « non » catégoriquement car j'en aurais voulu avec toi et j'ai fait un blocage. C'est fou mais c'est comme çà. Je t'embrasse très fort. Seb »

    « Tu me connais mieux que moi-même ! on ne change pas quelqu'un j'en ai fait l'expérience. Mon gros défaut je l'ai et je l'aurai toujours. Je t'aime. Tu es dans mon cœur. Les souvenirs que nous avons sont gravés dans ma chair, au plus profond de mon être... Mais ce que j'ai construit c'est une famille. Je veux qu'on s'écrive, qu'on s'aide à vivre tous les deux, qu'on se voit si un jour on en a l'occasion... mais s'il te plait... n'oublie jamais ce que tu m'as promis déjà à plusieurs reprises dans tes mails... garde les pieds sur terre. Tu as une vie, unefemme qui t'aime et qui n'est pas responsable de notre lourd passé. Envoie moi unephoto, ce n'est pas la peine qu'elle m'appelle !!! Je vais te présenter mon mari aussi, .Ne m'en veux pas trop mais je ne dois pas me mentir et te mentir... je suis comme je suis et ... tu m'aimes comme ça... gros bisous tendre...

    « Ton plus gros défaut c'est de m'aimer ? attend Chou, depuis quand aimer est un défaut ? Arrête de te mentir c'est pas ça et tu le sais bien. Je t'ai aimé, je t'aime et je sais qu'il n'y aura pas d'issue car tu es comme ça fataliste. Tu connais ta destinée depuis le début. Je me suis refusé à y croire mais la réalité est là. Tu es folle de moi mais tu n'as pas la folie pour moi ,ce grain de folie qui abat les montagnes, de principes et morale, et qui aurait changé nos destins il y a 20 ans Je dois me résigner à cette idée. Unhomme aucoeur tendre finalement est un faible. Tu connais mon plus gros défaut également. Rassure toi je ne t'en veux pas, ces courriers ,le téléphone je n'ai aucune envie que ça s'arrête mais je ne guérirai jamais, je le sais. Je ne te laisserai plus sans nouvelles, je suis là quoiqu'il arrive et j'espère que si tu te noies ,le premier que tu appelleras ce sera moi pour te sauver. Je suis le roi des cons romantiques. Tu as la chance d'avoir connu unhomme qui crève d'amour pour toi. Je suis désolé de n'avoir pas pu retenir ma boule d'angoisse au téléphone mais je ne sais pas tricher ni avec toi ni avec Lyne, fais la déduction toi-même. J'espère qu'un jour tu pourras dire à ta mère le mal qu'elle nous a fait et lui décrire dans quel état tu m'as trouvé 20 ans après.... Je t'Aime, j'aime Lyne, je t'Aime, j'Aime Lyne, je t'Aime ,J'Aime Lyne, JE T'AIME, JE DOIS AIMER LYNE. Nathalie reste un iceberg sauf pour moi. Tendrement –Seb »

    Je n'ai pas compris suite à ce mail que tu avais parlé de nous à Lyne. Je ne pouvais pas lire entre ligne quelque chose qui dépasserait mon entendement.

    Mercredi 18 avril – « Bien sûr que tu dois aimer Lyne. Surtout que tu as trouvé quelqu'un qui t'aime follement et qui te correspond. Tu ne vois pas la chance que tu as dans ton malheur. .J'essaie de tendre la perche à Pierre mais il ne comprend rien. Il ne voit même pas mon mal être. Comment t'expliquer ? mes sentiments pour lui sont sincères et je sais qu'. il m'aime. Il m'arriverait quelque chose je peux compter sur lui mais ce n'est pas assez... . On avait une telle rage tous les deux et ça... ça n'arrive qu'une fois !

    « Savoir attendre,
    Goûter à ce plein bonheur
    Qu'on vous donne comme par erreur,
    Tant on ne l'attendait plus.
    Se voir y croire
    pour tromper la peur du vide »

    J'ai tellement envie de te voir mais tu devines ce que je vais dire... j'espère qu'on ne va pas « nous voir »... et quoi qu'il se passe entre nous se jurer de préserver notre vie de tous les jours... ... 19 ans après... c'est une histoire incroyable ! qu'est-ce que j'aimerais me retrouver dans tes bras... ne serait-ce qu'une après-midi... une heure... quelques instants...Aimer c'est rester vivant Nath

    Jeudi 19 avril -Ton mail me bouleverse de tendresse et tu vois je me dis que s'aimer , la chose qui devrait être la plus naturelle du monde est d'un compliqué. De mon côté cela va être compliqué aussi pour se voir .
    Tu sais si je voulais qu'on s'en aille les 2, ce n'était pas à l'époque de l'égoïsme de ma part. Je t'aimais c'était simple dans mon esprit. Par amour je voulais que tu changes c'est vrai, mais pour toi, pour que tu puisses t'épanouir, sortir de ta prison. Que tu n'aies plus ces angoisses, ces peurs, que tu sois à l'aise dans ton corps, ton coeur et ton esprit et c'est mon plus grand regret. Je rêvais en croyant que j'arriverais à changer nos destins. Cela m'attriste beaucoup pour toi, pour nous et je me dis que ce sont les regrets qui ont fait que tu me retrouves et pas le hasard. Alors si je peux te refaire sourire un peu, je suis là, et je reste à tes côtés sans bousculer ta vie, promis. Seb. »

    Vendredi 20 avril– « Nathalie , je me réveille avant l'heure comme tous ces jours pour t'écrire. Je me jette sur l'ordinateur avant d'aller au travail. Tu te rends compte : se retrouver après 20 ans, c'est de la folie , c'est beau , c'est cruel. Si tu n'avais pas d'enfants, on ne nous aurait pas retenus ne crois tu pas ? Tu veux rester dans le droit chemin de la vérité et pouvoir regarder ton conjoint en face : pas de problème mais depuis combien d'années le regardes tu de travers tandis qu' il ne te regarde plus. Arrête de prendre tout le poids du malheur sur tes épaules. Cela ne veut pas dire faire n'importe quoi mais laisse parler tes sentiments et ton coeur Si ça ne va pas et que tu ne me le dis pas , je le ressens. J'ai mal pour toi, pour nous, pour ce putain de gâchis<. Nous avons envie d'être dans les bras l'un de l'autre et on ne peut pas, c'est dur à vivre. Alors c'est sûr il faut que l'on se calme . On a la chance de pouvoir se confier pour l'instant l'un à l'autre. Si ça ne va pas, que c'est trop dur, que tu as trop mal, appelle moi au boulot, à la maison, par sms, peu importe , ne saigne pas dans ton coin. De toute façon je le ressens à distance. On est cinglés mais on le sait depuis le début qu'on est barjot d'amour. Pourquoi vit-on dans la peau l'un de l'autre depuis plus de 20 ans ? sacré mystère. Ton mal être existait avant de m'avoir rencontré Lapin et nous deux ça l'a encore aggravé. Je suis là tu m'entends. Je t'embrasse dans le cou, sur les joues, sur les lèvres. Je suis là Nath, j'en crève comme toi mais je suis là et nos retrouvailles je les désire comme toi à fond. Il se passera ce qu'il doit se passer , on s'en fout ,on nous a trop emmerdé pour avoir des états d'âme vingt ans après. Seb. »
     

    Chapitre 6


     

     


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  • Chapitre 5

    Chapitre 5


    Aimer... 



    Aimer jusqu'à la déchirure
    Aimer, même trop, même mal
    Tenter, sans force et sans armure,
    D'atteindre l'inaccessible étoile...


    Jacques Brel






    Je ne sais pas Sébastien si un jour tu liras ces pages.



    Ecrire notre histoire ce n'est pas simple car ça veut dire revivre tous ces souvenirs qui nous ont persécutés pendant tant d'années. Quoi qu'il en soit, après bien des hésitations, mes doigts s'emballent sur le clavier, pareils à un cheval au galop.

    J'ai tant et tant de choses à raconter. Parfois je regarde les adolescents qui se promènent deux par deux, s'embrassent au nez des passants, et je me dis pourquoi n'avons nous jamais eu droit à cette insouciance ? ce bonheur savoureux et tranquille d'être deux ? Je les hais ces amoureux qui me narguent en affichant leur joie de vivre.

    A la fin septembre, j'ai eu mon permis. Tu as proposé de me faire conduire un peu. Maman a accepté.

    Désormais, chaque samedi, nous faisions de longues promenades. Je conduisais et puis tu reprenais le volant. J'adorais ta façon de conduire : vite et bien. Quand on s'engageait dans une route de montagne, tu t'en donnais à cœur joie. Tu faisais hurler le moteur, accélérant dans les virages, les pneus sifflaient. Les gens se retournaient. Les ceintures de sécurité bouclées, bien calés dans nos sièges, les vitres ouvertes, les cheveux au vent, la musique hurlait, on était vraiment fous. J'oubliais le poids de ma vie pour quelques heures. Je n'ai jamais eu peur. Parfois sur l'autoroute, la vitesse s'affichait, 160 au compteur, ton pied à fond sur l'accélérateur. La voiture vibrait. La ligne blanche défilait continue et sans fin. Je ne pensais même pas à un accident. Il ne pouvait rien nous arriver. Pourtant... un coup de volant et notre vie aurait basculé au fond d'un ravin ou dans une barrière de sécurité. Que serait-il resté de nous ? un amas de chair broyées dans un tas de ferraille.
    Nos passions partagées, nos rêves, nos illusions s'acharnaient à nous rapprocher. Le même désir de plus en plus violent nous torturait physiquement et moralement. Le désir de ne plus former qu'une seule et même personne. La tentation devenait de semaines en semaines plus forte.
    Après neuf mois d'efforts, de frustrations, d'incompréhension... l'amour nous aveuglait, toujours plus fort.

    Gouttes d'eau minuscules
    Qui glissent sur ma peau, étincellent,
    Dans la pénombre du crépuscule
    Caresse douce, sensuelle.
    Milliers de gouttes d'eau
    Qui glissent sur ma peau
    Tièdes et parfumées
    Mêlées au savon ambré.
    Douceur, tendre délicatesse,
    Que je compare à tes caresses,
    J'imagine tes mains sur mon corps
    Mon imagination bat tous les records.

    Le mois de septembre fut à marquer d'une croix rouge sur le calendrier de ma vie. Le soleil brilla chaque samedi, il était toujours au rendez-vous. Nous roulions au hasard sur les routes de campagne. Connaissant ma passion pour les chevaux, tu t'arrêtais parfois quand nous en croisions, pour que je puisse les caresser. Et puis nous allions nous promener dans les bois, c'étaient de bons moments... Le temps passait. Nos sentiments s'intensifiaient. On aurait aimé passer chaque minute, chaque seconde ensemble. Nous avons donc décidé d'un commun accord de nous organiser un petit rendez-vous secret. 

    Je t'ai attendu sur un parking tranquille, peu fréquenté. J'ai sauté dans ta voiture dès que tu es arrivé et nous avons pris la fuite à toute allure sur l'autoroute, ta main posée sur mon genou. « On part en vacances mon chou ? » me demandas-tu un sourire ironique aux lèvres. En effet, on aurait pu le croire. L'autoroute du soleil... il aurait été bien agréable de dépasser la sortie habituelle, d'oublier parents et tyrannie, de penser un peu à nous, rien qu'à nous... j'en mourrais d'envie. Plus de contraintes, plus d'horaires à respecter, plus d'épée menaçante au-dessus de nos têtes...

    Nous étions ensemble pour l'après-midi, c'était déjà pas si mal.

    Cet après-midi passa vite, trop vite. Le soir, je rentrai à la maison, calme, du moins en apparence . Il n'y eut pas de problème. De ce fait, bien évidemment, la tentation fut trop forte. Il y eut d'autres vendredis après-midi, d'autres rendez-vous secrets... Tu t'en souviens Sébastien ? Je mettais des lunettes de soleil noires, j'attachais mes cheveux... je voulais passer inaperçue...
    Il n'y eut au final que trois rencontres... maman eut vent de l'affaire. Très en colère en apprenant cette nouvelle trahison, disputes et menaces se succédèrent pendant plusieurs jours. Je sentais qu'à chaque nouvelle épreuve, tes nerfs lâchaient. Et les miens aussi. « Ce n'est pas normal Nathalie de vivre une telle situation à notre époque. C'est de la faute de ta mère si on se voit dans son dos. Elle nous empêche de vivre, nous on s'aime ! Elle fait tout pour nous dégoûter. Quand va-t-elle nous laisser un peu libres. Il va falloir que tu choisisses... »

    C'était le début de la fin... Mes nerfs étaient soumis à rude épreuve. Toi de ton côté, tu faisais beaucoup d'efforts pour être accepté par maman. Tu lui parlais, tu la faisais rire, elle paraissait effectivement détendue quand tu étais là, et puis une nouvelle remarque venait briser mes espoirs...

    C'était l'enfer.

    Nous ne cessions d'espérer une délivrance possible.

    Peu à peu toi comme moi, on a perdu le moral. Nos éclats de rire n'étaient plus si sincères, nos estomacs toujours contractés. Maman, sans cesse contrariée par nos sorties, me faisait la vie impossible. Elle était persuadée que l'amour nous aveuglait. Pour elle, seuls tes défauts comptaient. Moi je ne t'en voyais aucun ! Elle ne connaissait rien de ta douceur, de ta tendresse, de tes caresses... Je t'aimais et c'est tout ce qui importait. Et moi alors ? j'étais loin d'être parfaite. Toi aussi tu aurais pu trouver mieux. Nous nous enfoncions toi et moi dans une mélancolie dévastatrice. Nous n'avions plus goût à rien, nous en avions assez de ces samedis après-midi limités. On aurait voulu se voir tous les jours, aller au cinéma, aller danser, manger une pizza, ce que tous les jeunes font naturellement sans demander humblement la permission. « Et nous Nathalie, me disais-tu, les sourcils froncés, te rends-tu compte de notre situation ? il a fallu attendre des mois avant que je puisse t'approcher, pendant des semaines interminables on en était réduits à imaginer le goût d'un baiser », ces baisers qui hantaient chaque nuit nos rêves... « 'Te rends-tu comptes ? on dépend uniquement du bon vouloir de ta mère, on marche dans des sables mouvants ma pauvre chérie.»

    Plusieurs fois dans ces moments de dégoût, on a cru bon de tout arrêter. On s'est fait des adieux déchirants. Mais un jour passait. Le téléphone sonnait chez moi ou chez toi et ça repartait. Je n'arrivais pas à imaginer une séparation entre nous, cette idée me terrorisait. Comment pourrais-je retrouver ma compagne la solitude, ma vie de nonne cloîtrée dans son couvent... Je ne pouvais même pas imaginer la possibilité d'une vie sans toi.

    C'est brisés par nos désillusions, par tous ces espoirs déçus, que nous nous sommes aimés, un après-midi d'automne. J'ai découvert l'amour dans tes bras bercée par des je t'aime et des toujours. J'ai tremblé sous tes caresses, gémis sous tes mains qui glissaient sur ma peau laissant mille brûlures sur leur passage. Je t'appartenais. Je me donnais à toi sans crainte des regrets car je t'aimais de tout mon cœur, de toute mon âme. Ton corps tout contre mon corps, nos sueurs mêlées, je frissonnais sous tes caresses. Tu me guidais sur des chemins encore inconnus pour moi, balayant mes hésitations, comblant mes lacunes. Dehors, le vent soufflait, le tonnerre grondait dans le dernier orage de l'été. Les éclairs zébraient le ciel, les murs de ma chambre. Le tonnerre ébranlait les carreaux. Il faisait chaud... si chaud... nos corps moites, enlacés dans les draps bleus froissés ne formaient plus qu'un. Autour de nous le monde avait cessé d'exister, il n'y avait plus que toi et moi, et nous c'était pour la vie, on en était persuadés.

    Samedi 14 avril 2007– « Nath, je suis là, j'ai envie de te kidnapper d'Amour, j'en suis capable. Mais la fameuse morale ? les bonnes manières.. Je l'emmerde la morale, je n'en n'ai rien à foutre des soi-disant bonnes manières, mais je dérape. La réalité en pleine gueule m'empêche d'être fou. Dommage on n'a plus 20 ans! Je t'embrasse et merde à la vie qui nous a séparé. Lyne dort encore, il faut que je me calme. Je n'ai rien dormi. Je t'ai dans la peau, je pense à toi . Ca me fout les boules que ta vie soit si triste. Je ne dis pas que la mienne est simple loin de là mais tu ne méritais pas ça .Eh oui, tout s'est déroulé comme je le pensais et je crois qu'on continuera comme cela jusqu'à la fin du voyage. Le pire c'est que je suis persuadé que l'on aurait été heureux en mettant les choses au point avec « belle maman ». J'espère que tu n'élèveras pas tes enfants pour toi, que tu les laisseras vivre et réaliser leur vie. Que si un jour il veulent quitter « le centre du monde » tu les laisseras vivre leurs expériences.Merci pour les photos. C'est fou comme ta fille te ressemble, tes enfants sont vraiment beaux, ils sont là et ont besoin de toi. Tu dois les préserver. Moi je te trouve toujours aussi belle malgré le temps mais je vois sur les photos que ton coeur est triste. Ca se ressent comme sur celles que j'avais avant. Si d'avoir renouer contact peut te redonner du baume, en tout cas, moi, je ne sais plus où j'en suis. Ta voix au téléphone j'ai l'impression que c'était hier, j'ai toujours aimé le son de ta voix. Le temps qu'on passait au téléphone c'était dingue. Ecris moi plein de belles choses Nath tu me manques. Un million de bisous Seb


    « Eh oui tout c'est déroulé comme je le pensais et je crois qu'on continuera comme cela jusqu'à la fin du voyage" tu as très bien résumé la situation. Il ne faut pas que tu perdes le sommeil à cause de moi. Comme toi, je m'endors en pensant à toi à ce qui aurait pu être... mais qui ne sera plus... Il faut se calmer et rester les pieds sur terre. Tout ce que tu me dis m'arrache des larmes de sang. Mais finalement je n'ai que ce que je mérite. Ma lâcheté, le mal que je t'ai fait... je le paye. C'est justice divine. J'espère aussi qu'un jour nos chemins se croiseront... qu'on pourra se revoir l'espace de quelques heures... mais ça s'arrêtera là... On a gâché nos vies mais on n'a pas le droit de détruire ceux qui nous ont accompagné pendant toutes ces années... des pourquoi ? il y en a des tonnes... pourquoi on a pas fait ça, à ce moment là.. des regrets. C'est idem des remords... mais c'est ainsi... accompli... Tu vas rire sans doute... mais... y a des gens qui dans une vie ne savent jamais ce que c'est vraiment qu' « aimer »... Nous, au moins on l'a vécu, on s'est déchirés certes, mais on s'est aimés... je ne regrette pas ! voilà...Bisous... »

    « Sincèrement Nathalie, je crois qu'un beau jour, toi et moi on se retrouvera, j'en suis persuadé, que tu le veuilles ou non; Je te suis comme ton ombre. Je suis accroché à tes basquets, et je te hanterai jusqu'à ce que tu me reviennes. La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans compter. Ne gâches pas tout, on peut être heureux à présent, sur ma tête je te le jure, alors donne moi une chance. Il n'est jamais trop tard. Ich liebe dich. L'avenir on ne le connaît pas. Je ne me résignerai jamais comme toi. Qui sait ce qui nous arrivera. Reviens-moi Nathalie. »

    « C'est vrai qu'il y a des coups de cafard mais je ne suis pas "Malheureuse". Je n'ai pas du tout la vie que j'espérais c'est tout. De ton côté, (il me semble !) que tu es mieux loti que moi et c'est tant mieux. Comme je te l'ai dit, on a souffert et je ne veux pas faire plus de gâchis. Tu m'aimes et tu m'aimeras toujours j'en suis convaincu. Idem pour moi. Mais tout ce que je peux te proposer c'est d'être ta meilleure amie, ta confidente, ton jardin secret !!!... Il faut que tu le réalises ! Il ne faut pas retomber dans l'abîme du désespoir ce n'est pas pour ça que je t'ai écrit Sébastien. Reste les pieds sur terre. Continue à vivre et ne prend pas l'ordi pour ton masque à oxygène. Je ne veux plus que tu m'écrives de la journée. Occupe-toi de ta femme, allez vous promener, profitez du soleil. »

    « Tu as réveillé en moi une passion qui ne s'est jamais éteinte alors comprend j'ai un gros cafard. Je sais bien que tu n'es pas malheureuse. Je suis à la même enseigne. Lyne est une femme adorable pleine de patience à mon égard, je l'aime à ma façon comme toi ton mari. .Nous sommes deux êtres déchirés de chagrin d'Amour, cultivant des regrets. J'ai trop dégusté il y a 20 ans pour retomber dans le précipice du désespoir. Mais aujourd'hui j'ai la poitrine serrée comme avant. T'inquiète pas, je ne vais pas respirer sur l'ordi. Je t'écris parce que j'en ai envie. Pour moi tu resteras toujours mon Amour mais jamais une amie c'est impossible je ne peux pas.Jardin secret oui, confidente si tu veux mais, toujours, toujours mon AMOUR c'est comme ça je n'y peux rien.
    Alors amour gâché ,déçu ok mais jamais amie, AMOUR jusqu'à la fin de ma vie.Merci pour les photos. Je vais te prouver que j'ai l'esprit clair. Si un jour tu veux parler de moi à ta maman pas de problème. Je lui en veux c'est sur, moins avec le temps. Si lui pardonner peut contribuer à son bonheur dis lui que je suis même prêt à l'appeler pour l'apaiser. Je t'embrasse de toutes mes larmes. Seb»

    « Merci pour ton message... tu me rassures. Amour mais secret alors... et je ne souhaite plus te perdre de vue maintenant que je t'ai "retrouvé" d'une certaine façon... Merci pour ma mère également... un jour peut-être je lui dirai mais pas maintenant. Tu sais « la Pupuce » d'avant est morte. Je sais bien les mots que tu voudrais lire sur mes mails... des mots tendres et passionnés. Tu as souffert Sébastien. . Je t'ai fait souffrir. Mais moi aussi, de mon côté, j'ai enduré. Les années m'ont transformé en iceberg... Je dis rarement "je t'aime", ces deux mots m'écorchent la bouche. Je fuis les câlins... la tendresse j'en donne peu. Disons que je ne suis plus « comme avant ». C'est pas facile... mais comme je te l'ai déjà dit mon mari est un ange de patience. Ces mots magiques, ils sont enfouis au fond de moi, au fond de mon coeur, comme le magma d'un volcan. Ils crépitent tout le temps, bien cachés... mais ne sortent plus de leur cachette... Mon coeur est dans un étau... quelque chose s'est cassé en moi. Les mots qu'on s'est dit, je ne les ai jamais dit à un autre. Ce que j'ai vécu avec toi, je l'ai cherché à travers des aventures minables, mais je ne l'ai vécu avec aucun autre...Relis à tête reposée les mots de Francesca, c'est à 100% ce que je ressens ... Tu m'as manqué Sébastien, terriblement manqué... j'ai souffert, je voudrais que tu en sois conscient. On était deux à s'aimer... même si je n'ai pas été assez forte à l'époque pour tout quitter et te suivre.... Mais pendant toutes ces années tu étais là, près de moi, enpensées. Je ne t'ai jamais oublié. Nath »

    « Nathalie, arrête de te frapper. Quand je t'ai connu tu te frappais déjà. Ta mère t'empêchait de respirer. Tu étais déjà à l'époque sous pression à cause d'elle ...Tu es la seule personne que j'ai connu qui m'aie dit 'tu sais dès qu'un garçon arrive à m'approcher c'est le bordel'. J'aurais du me barrer tout de suite. On n'était pas 2 mais 3 Nathalie. Mais fallait vraiment être con pour accepter cela. Mes copains se foutaient de ma gueule me disaient 'mais qu'est ce que tu t'emmerdes avec une gonzesse pareille, les filles c'est pas ce qui manque'.
    Ma famille se faisait un sang d'encre pour moi, tu m'entraînais dans ton gouffre mais comment pouvais tu accepter ? Une autre que toi aurait certainement pris sa valise pour vivre sonamour. Sûr que tu as été lâche, sûr que je t'en voulais d'être incapable de prendre une décision. Mais comment pouvait-il en être autrement tu étais déjà tétanisée. A 20 ans quelle tristesse. Et ça moi je n'en suis pas responsable. Comment pouvais-tu réagir autrement quand ta mère te disait 'si tu pars je me suicide'
    Si j'ai accepté tout ça c'était parAmour.
    Tu savais que j'étais ton prince charmant mais tu étais incapable de prendre le train de la vie avec lui. C'était à toi de régler ton problème avec ta mère pas à moi.
    Maintenant elle vit avec des regrets ça me fait unebelle jambe!!! Tu vois je suis même tellement 'salop' que je serais prêt à l'appeler pour lui dire que je ne lui en veux plus. Par amour pour toi ou parce que je suis vraiment con d'aimer toujours sa propriété... pardon sa fille.
    Tu m'as cherché dans des aventures minables (tu me l'avait prédit) ; toncoeurest dans un étau, tu es un iceberg, tu es incapable de dire je t'aime, la pupuce d'avant n'existe plus, c'est tout ? Mais tu crois quoi Nathalie ? que je suis heureux moi ? le Seb d'avant estmort depuis longtemps.
    Je ne suis plus le même je suis aigrit mais il a fallu que tu m'appelles pour me remettre en vrac pour me sortir de ma prison. La différence entre nous deux c'est que moi je suis capable des pires folies paramour.
    Tu ne veux faire de mal à personne mais tu acceptes que l'on t'en fasse que l'on foute ta vie en l'air parce que c'est comme cela ,c'est dans l'ordre des choses. Il faut accepter la souffrance que les autres nous font mais surtout pas en faire.
    C'est sur on ne va pas tout dynamiter, on a nos vies, il y a desenfants. Mais ne me parle pas de morale dans notrejardin secret. Pour moi la morale on en a eu notre dose. Si tu ne veux pas t'éclater avec moi dans lespensées, dans les mails, au téléphone, c'est pas grave je continuerai dans ma tristesse. Tu sais mafemme a une sacrée dose de patience affective avec moi je te passe les détails. Une autre m'aurait déjà largué depuisbelle lurette. C'est dégueulasse pour elle mais sache que quand je lui ai passé la bague au doigt j'ai pensé à toi et je me suis dit « c'est à toi que ma vie était destinée », c'est pas dégueulasse ça ? En plus, je n'ai pas eu d'enfants Alors reste un Iceberg et moi un tombeau.
    C'est sur je peux comprendre beaucoup de choses mais quand tu auras fondu prends contact avec moi, sinon laisse moi dormir dans ma bulle depensées noires. Je t'aimerai toujours même si l'on ne se revoit jamais et compte sur moi pour la discrétion. Fais très attention de ton côté ne te trahis pas. Lyne m' a dit hier 'ton rhume des foins recommence tu as les yeux tous rouges!!!' Je t'embrasse et ne cogite pas trop. A toi de voir. Seb"

    «En vérité j'ai versé pas mal de larmes. Je crois que j'ai crevé l'abcès qui me pourrit lecoeur. Je ne veux pas qu'on arrête de s'écrire loin de là. J'ai bien senti que nous avions les même positions vis à vis de nos vies actuelles. C'est vrai qu'on ne change pas les gens... tu ne me changeras pas... les coups de folies c'est pas pour moi. Je veux qu'on arrête de se faire mal. J'ai beaucoup pleuré hier mais tu vois je me sens un peu mieux, de connaître le fond de tes pensées... Je veux bien qu'on essaie de se voir mais il ne faut pas forcer le destin. Il faut attendre le moment opportun pour toi comme pour moi. Ce ne sera pas facile et ce sera certainement éphémère, mais ça se fera. J'en suis certaine. Qui aurait cru qu'aujourd'hui on s'écrirait tous les jours »

    Lundi 16 avril – « Voilà un joli mail ,tu as compris que nos parcours sont toujours fusionnels et que l'on endure depuis 20 ans le même étau d'Amour. Tu as crevé cet abcès car en fait tu es restée dans le mensonge de croire que j'en avais rien à faire de notrehistoire. Comme ta mère te disait « c'est au garçon de venirchez lafille et s'il t'aime il reviendra... » tu acceptais... Nathalie tu vois moncoeur saigne comme le tien et j'ai moi aussi beaucoup pleuré. Je pensais ne plus y arriver mais tu m'as aidé. Certes dans la douleur, mais aidé à soulager un peu de cette tristesse obsessionnelle. J'ai plein de choses à te dire, j'espère te surprendre de passion, de folies . Ah j'oubliais je suis prêt à toutes les folies dans mon planning pour venir te voir et te serrer dans mes bras. La vie est courte mais si longue séparé de toi - Tendrement en pensées-Bisous Seb »

    Et les coups de téléphones se succédaient...

    « Nathalie, c'était super tout ce temps au téléphone. Nous avons pu nous aimer pendant deux heures et on en avait besoin tous les deux. En se parlant tu vois, on est toujours sur le même nuage de tendresse. 20 ans après on vibre comme si on ne nous avait jamais séparés. C'est incroyable et terriblement cruel de ne pouvoir se respirer, se caresser. Nous en souffrons à en être cinglés de désir mais je ne ressens aucune culpabilité. Personne n'avait le droit de nous détruire. Comme tu l'as dit : s'ils l'ont fait c'est qu'il ne savent pas ce que c'est d'être aimé réciproquement à LA FOLIE car c'est cela qui nous habite mais merde on n'y peut rien. Tu vois ma chérie si nous étions deux égoïstes eh bien on dirait « on en a rien à foutre des autres » et on recommencerait notre vie ensemble à notre façon sans se poser de questions. Mais on pense aux autres surtout à tesenfants bien que tu saches que je les aimerais comme si c'étaient les miens. Crois tu qu'on leur donnerait un petit frère ou une petite soeur bien que j'aie 50 piges. Je pense que oui, donne moi ton avis de maman. Tu devais être trèsbelle quand tu étais enceinte . Pour moi tu as toujours été la plus craquante, tes yeux, ta bouche, ta peau, je n'ai jamais retrouvé ces sensations .Tu vois je ne peux m'empêcher de ressasser. Comme toi je ressens une terrible frustration. Il faudrait se revoir déjà une fois ,pour qu'on puisse juger de nos é motions, être capable de se dire dans les yeux « qu'est qu'on fait ? » Tendrement Seb.

    Ma vie était désormais sans dessus dessous.. Les coups de téléphone, les mails innombrables... jongler avec cette passion qui renaissait, plus dévorante que jamais et la vie de tous les jours, la vie de couple, les enfants, la famille, les amis qu'on n'a plus vraiment envie de voir. Etre seule, seule avec mon secret, c'est tout ce que je souhaitais. Tout ce gâchis, ça me donnait des hauts le cœur. Comment avais-je pu être aussi sotte. Laisser passer l'homme de ma vie, l'âme sœur comme on dit. Le comble, c'est qu'aujourd'hui, ma mère ne m'apparaissait plus comme une barrière infranchissable. C'est sûr les années font voir les choses différemment. Par contre, mon mari et mes enfants, c'étaient bien autre chose. C'était bien pire que la barrière maternelle.
     

    Chapitre 5

     


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